L’affaire Aquilani, symptôme d’une direction malade
Le tableau de match entre le Milan et la Fiorentina affichait dimanche après-midi parmi les buteurs un certain Alberto Aquilani.
Pour un supporter milanais intermittent, il serait aujourd’hui un milieu de terrain appartenant à l’équipe rossonera, mais malheureusement ce n’est pas le cas, car aujourd’hui Aquilani appartient à la Viola qui a su saisir l’occasion d’enrôler le joueur italien pour une poignée d’euros. Une belle opportunité que le Milan et ses dirigeants ont laissé passer pour une raison qui semble aujourd’hui inconnue, et pourtant, le Milan avait la priorité. Une clause d’achat sans équivoque avait été rondement négociée par les dirigeants milanais après l’arrive d’Aquilani en prêt au Milan. Cette clause stipulait que le club rossonero avait le droit ou plutôt le privilège d’acquérir le joueur italien pour la modique somme de 5 millions d’euros (somme que l’on pourrait qualifier de dérisoire dans le monde du football). Une clause qui prenait automatiquement effet après la 25ème apparition du joueur sous le maillot rossonero. Le talon d’Achille des dirigeants rossoneri, en l’occurrence l’aspect salarial, n’était guère affecté, car en effet Aquilani exigeant un salaire bien modeste, 1.5 million par an, loin des 4 millions annuels de Robinho, par exemple qui déçoit depuis plus de deux ans.
Le profil du joueur était quant à lui satisfaisant. Aquilani est un joueur doté d’une bonne vision du jeu et d’une belle palette technique, capable d’occuper le poste de meneur de jeu, son passage au Milan n’avait pas déçu, jusqu’au jour où la direction et Allegri ont sciemment décidé de le mettre à l’écart. En somme, l’achat définitif du milieu de terrain italien pourrait passer pour une formalité dans un club normal, le Milan par contre décide de ne pas prolonger l’aventure d’Aquilani au Milan au profit de Muntari. Ce dernier a manqué de professionnalisme dès son arrivée au Milan et la signature de son contrat. Blessé gravement au genou, il ne révèle pas la réelle origine de sa blessure, une partie de football à la plage. Aquilani de son côté rejoint la Fiorentina lors du mercato estival 2012.
Le chemin du Milan et d’Aquilani se croisait en ce début de mois de novembre, le Milan coule au classement et la Fiorentina d’Aquilani, brillante et intelligente lors du dernier mercato, est bien parti pour jouer une des deux compétitions européennes la saison prochaine. Ce bon début de saison de la part de l’équipe florentine n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un mercato intelligent, ciblé et pourtant peu dépensier. Un chamboulement d’effectif conjugué à l’arrivée de Vincenzo Montella, convaincant lors de son passage à Catania. Ce dimanche 11 novembre Aquilani avec son nouveau club retrouvait ainsi le Milan. Ironie du sort, c’est bien Alberto Aquilani qui inscrit le premier but du match, vengeance donc pour le joueur italien. Cependant, humble et respectueux, il ne célèbre pas son but. Le Milan peut s’en mordre les doigts, certes Aquilani ne constitue certainement pas le grand joueur qui pourra transcender ce Milan, mais dans un collectif et une organisation tactique adéquate, la patte technique d’Aquilani serait une véritable plus-value à cette équipe rossonera qui manque clairement de technique.
La gestion de la Fiorentina est exemplaire pour une direction milanaise responsable de nombreuses inepties depuis quelques années. Après l’excuse de l’arbitrage et de la chance, c’est aujourd’hui l’excuse du changement qui prévaut du côté d’Allegri et compagnie. En gros, le Milan ne peut pas briller à cause des nombreux changements que le club a subis ces derniers mois. Pourtant, il suffit d’observer la Fiorentina qui s’est véritablement métamorphosé au cours du mercato et aujourd’hui cette équipe marche bien.
