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La perte de style du Milan

Un titre provocateur ? Plus ou moins. Disons que Milan-Zone est une version milanista du Canard Enchainé en plus soft. Mais pourquoi un tel acharnement sur le Milan, façon Berlusconi 2010-2011 vous demandez vous ? Car nous sommes des enfants gâtés qui ont grandi dans la fontaine de jouvence de Cocoon pendant dès années depuis que l’actuel Président du Conseil italien est à la tête du club rossonero.

Que signifie « style » tout d’abord ? Notion complexe et délicate à utiliser si l’on ne veut pas rapidement tomber dans la caricature. Pour nous, il s’agit d’un agglomérat de comportements, de façons de penser, de s’éduquer conformes à une éthique bien définie faisant le particularisme de ce club depuis des décennies et qui s’est renforcée sous l’ère Berlusconi : une diversité de valeurs formant une unicité. Un état d’esprit qui tend à s’évanouir dans un soupçon de « surmodernité » en cette fin des années 2000.

Vous en voulez un exemple percutant ? La toute dernière mode de la direction rossonera de commenter les décisions arbitrales dans la presse, à la télévision, ou pire encore, trois jours plus tard, par l’intermédiaire d’un communiqué publié sur le site officiel milanais par l’un des plus mauvais conseillers en communication du club lombard. Quelle est donc celle nouvelle lubie par laquelle une équipe avoue son infériorité. Les arbitres n’ont-ils pas le droit de faire des erreurs ? Robinho ou Ibrahimovic, lorsqu’ils échouent lamentablement face au gardien adverse, le club fait-il des sorties afin de rappeler leur médiocrité d’un soir ? Et félicite-t-on l’arbitre quand celui-ci a livré une bonne prestation ? De plus, ce n’est pas comme si l’Italie sortait d’un scandale nommé Calciopoli, qui a éminemment affaibli son football, et qu’on réveille à chaque fois qu’une polémique sur l’arbitrage est lancée. Les vieux démons sont là, tout à côté, prêts à surgir de nouveau.

L’excuse arbitrale est pour les faibles, d’autant plus quand elle est justifiée de cette manière. On croirait presque ré-entendre Miihajlovic se plaindre, au bout seulement de deux journées de championnat, que son équipe « n’est pas arbitrée comme les autres ». Serait-ce le passage de Mourinho à l’Inter, qui a réussi l’exploit de mettre le monde du football italien à feu et à sang en deux saisons en Lombardie, qui entraine de évènements pareils ? Une telle prise de position aurait été clairement inconcevable il y a quelques années. Et encore, ceci n’est rien comparé à l’attitude éhontée de la direction de via Turati à l’égard de joueurs comme Kaladze, qu’on a voulu jeter dehors comme des malpropres (alors qu’il était au club depuis 2001) ou comme Maldini, à qui, aux dernières nouvelles, les rossoneri n’ont toujours pas proposé un poste au club.

Galliani en tête, Milan est en train de changer. La courtoisie n’est plus son credo. La soif de résultats importe plus que l’image colportée par l’ensemble de la maison milanaise alors que, pourtant, les années 1990 nous ont prouvé qu’allier les deux n’était pas impossible. Milan s’est égaré. Et ça risque de continuer. Le monde va vite. Trop vite. Mais une frange résiste. Vecchio Milan sempre nel cuore.

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