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La lettre d’adieux de Pippo Inzaghi au Milan

Filippo Inzaghi, Pippo pour les intimes, tirera sa révérence ce dimanche au terme de la rencontre face à Novara, après onze années passées au club, et tant d’émotions données aux tifosi rossoneri durant de légendaires soirées européennes qui ont jalonné l’histoire du Milan cette dernière décennie. C’est avec pudeur et émotion que le bomber rossonero a fait ses adieux, à l’écrit, à l’ensemble des tifosi milanistes, à l’orée d’un week-end chargé en souvenirs et en émotion…

Toutes les choses que vous allez lire seront toujours secondaires, par rapport à une. La première et unique chose que je veux que vous sachiez pour toujours est ceci : j’ai joué et gagné pour nous. Jouer et gagner sans partager les émotions ne vaut rien. Et nous, on a fait tout cela ensemble. On a espéré, on a souffert, on a exulté, on a été heureux. Et on a soulevé des Coupes et des Scudetti avec nos coeurs. On a toujours été sur la même longueur d’onde. Et ça, personne ne pourra nous l’enlever.

Vous savez, chers Milanisti, quand je suis arrivé à Milan, vous ne le saviez pas, j’étais dans une chambre d’hotel et je devais sortir le moins possible pour ne pas compromettre les négociations entre la Juventus et le Milan. Les premières semaines, les premiers mois, vous m’avez étudié, on s’est regardés.

Puis, on est tombés amoureux. Ce soir là contre le Torino. Vous étiez en colère, ça ne se passait pas bien sur le terrain, vous étiez en silence. J’ai enlevé mes béquilles, j’ai commencé l’échauffement et votre rugissement qui m’était dédié nous a fait gagner le match. Il nous a amené aux préliminaires de Champions League et puis à notre finale à Manchester. Ces souvenirs, ainsi que toutes les personnes qui me consolaient à Anvers lors des mois difficiles en 2004 et 2005 et les frissons qu’on a ressenti le 9 aout 2006, le jour de mon anniversaire contre l’Etoile Rouge, seront toujours dans mon coeur.

Athènes. Le football nous l’a offert pour une seule raison : vous et moi, nous, on l’a tellement voulu, si intensément, que ça ne pouvait pas être autrement. La réalité est allée bien au delà de nos plus beaux rêves. Deux buts, contre Liverpool, deux ans après Istanbul, la Septième Champions League. Le destin nous a réservé ce que nous n’osions pas espérer.

Aujourd’hui je veux remercier avec affection et émotion le président Berlusconi et Adriano Galliani : leur volonté, leur capacité à s’émouvoir pour moi m’a rendu plus fort, m’a poussé au delà de toute limite. Mais je veux aussi penser à toutes les personnes et les équipes pour lesquelles j’ai joué durant ma carrière et qui m’ont aidé à devenir l’homme et le joueur de foot que je suis devenu aujourd’hui.

Merci Milan, merci le football. Permettez-moi de l’appeler mon Milan, les personnes de via Turati, de Milanello, les bureaux, les magasiniers, les physiothérapeutes, les médecins, les cuisiniers, le stade, le vestiaire… toutes les personnes qui me voyaient arriver le dimanche et vibraient en espérant un de mes buts. Ciao Mister Ancelotti, avec toi j’ai tout gagné, ciao à mes tifosi merveilleux qui me suivent dans le monde entier, toujours avec affection et avec grande passion, ciao à mes fantastiques coéquipiers, d’hier et d’aujourd’hui.

Et enfin, permettez-le moi, merci, merci, merci à ma famille : maman Marina, papa Giancarlo, Simone et Tommaso. Je ne serais jamais arrivé jusqu’ici sans vous. Vous êtes ma force. Mon cher Milan, je te quitte parce que c’est la vie, parceque c’est le moment. Toi aussi, Tu le sais.

Ciao à tous et merci.

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