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Huntelaar, dans la lignée des grands buteurs perdus…

La comparaison est malheureuse. Nous aurions bien voulu le mettre en relation et en rapport avec d’autres grands joueurs, charismatiques et de talent. Mais l’histoire de Huntelaar au Milan, jour après jour, ressemble toujours plus à celle qu’Alberto Gilardino a connu il y a quelques saisons. Deux buteurs, qui, après être arrivés sous le feu des projecteurs dans le club lombard, finissent dans le viseur des critiques médiatiques pour leur transparence sur le terrain. Un processus régressif, les rendant pratiquement muet, qui a fini par les décourager et par les désigner comme boucs-émissaires de l’incapacité offensive milanaise. Arrivés tous les deux avec de grandes perspectives, de gros espoirs placés en eux, et un fort potentiel, le tout grâce à leurs bonnes voire excellentes aventures précédentes, ils ont par la suite très fortement déçu.

Le Hollandais est en train de faire une première année chez les rossoneri encore pire que celle de Gilardino, qui avait tout de même marqué 17 buts en 34 rencontres de Serie A et 2 buts en 3 présences en Coupe d’Italie. Une toute autre histoire quand on se penchait sur les deux ans de l’italien à Parma : au cours de la saison 2003-04 où il marqua 23 fois en championnat, il finit meilleur jeune joueur de la Serie A. La saison suivante, toujours auteur de 23 réalisations, il est sacré meilleur buteur du calcio (« capocanoniere ») : une saison au cours de laquelle il fut le grand artisan du maintien de son équipe. C’est en arrivant à Milan que les ennuis commencent pour Gila, comme on le surnomme de l’autre côté des Alpes. Les supporters plus exigeants, la pression plus intense et Gilardino devient en quelques mois le joueur symbole du potentiel inexprimé, de l’espoir déchu, du Milan sur le front de l’attaque.

Et le même sort semble toucher Huntelaar. En trois ans à l’Ajax, il enregistre 76 réalisations. A deux reprises consécutivement, Hunter (son surnom) reçoit le trophée de meilleur scoreur de son championnat néerlandais.
L’an dernier encore, il paraphe 8 buts en 20 matches de Liga en Espagne, un joli rendement pour un nouveau venu. Et à son arrivé dans la capitale lombarde s’éteignent les lumières. En sept rencontres de championnat, Huntelaar parait être un fantôme. On le voit peu, il se cache dans les défenses adverses… Introuvable.

Et du côté de Gilardino, après avoir quitté le Milan, on retrouva les sensations du buteur. Il se montre décisif dans l’équipe viola et participe activement à la conquête de la qualification en Champions League avec 19 buts en championnat la saison dernière. Ajoutez à cela 6 buts en Ligue des Champions est vous obtenez un joueur retrouvé, après une période d’apnée au Milan. Et pour poursuivre les analogies avec l’attaquant qui vient de qualifier la sélection italienne à la prochaine Coupe du Monde 2010, au cours des derniers jours, Huntelaar a été placé sur la liste des possibles départs, des joueurs en partance cet hiver ou l’été prochain.
On commence donc à imaginer et à envisager une vente dès Janvier.

Ces deux footballeurs sont des garçons qui, avant leur venue à Milan, étaient des fins « bombers », mais qui après, se sont égarés oubliant même comment on marquait un but. Évidemment, outre l’adaptation individuelle parfois compliquée, la composante du schéma du jeu n’est pas à ignorer. Certaines équipes auront plus un type de jeu approprié aux caractéristiques d’un attaquant comme Huntelaar, ou Gila dans le passé. Mais n’oublions pas que Leonardo a clamé ses velléités de recruter, lors du dernier mercato, des latéraux de chaque côté qui auraient approvisionnés l’attaquant par des ballons jouables dans la surface.

Ca représente deux investissements lourds de la part du club : 25 millions pour Gilardino et 15 millions pour Huntelaar. Et si le premier est maintenant un dossier clos, avec Huntelaar, on peut encore chercher à corriger la fin d’une histoire qui semble déjà écrite.

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