Honda passe à la vitesse supérieure

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Adriano Galliani n’a pas tarit d’éloges envers Keisuke Honda lors de son arrivée en Lombardie l’hiver dernier. L’administrateur délégué l’ayant décrit comme un vrai fuoriclasse, il se devait d’être le joueur qui allait permettre au club de se qualifier pour une coupe d’Europe en dépit d’un début de saison raté. Néanmoins, ses prestations ne furent pas vraiment convaincantes au cours de ses six premiers mois sous le maillot rossonero, comme le prouvent ses stats peu prolifiques : 979 minutes de jeu pour un but, et deux assists. Mais désormais, on voit mal Inzaghi et le reste du onze milanais se passer de ses services. Focus sur ce changement.

Comme c’était à prévoir, il aura fallu laisser du temps au temps pour voir Keisuke Honda évoluer à son meilleur niveau sous ses nouvelles couleurs. Placé trop vite dans la catégorie des transferts low cost ratés par certains supporters, le nouveau numéro dix n’est jamais parvenu à assurer son rôle de meneur de jeu qui devait être le sien au sein du Milan entre janvier et mai dernier. Soyons clair : il méritait autant son rôle de numéro dix qu’un dénommé Kevin Prince Boateng à une époque antérieure.

Certaines mauvaises langues disaient également que sa venue était uniquement motivée par la vente de maillots en Asie et au Japon en premier lieu (eu égard son statut d’icone du football nippon) et par la mise en lumière du club sur le continent asiatique. Néanmoins, on estime que le japonais permet des rentrées annuelles d’une dizaine de millions d’euros au club, juste en merchandising. De quoi bien rentabiliser ses 2.75 M de salaire annuels. C’est déjà ça comme on dit…

A sa décharge, la situation compliquée dans laquelle était engluée l’institution rossonera en janvier dernier à son arrivée n’était pas pour faciliter son acclimatation au championnat italien. De plus, le manque de rythme lié à la transition entre le championnat russe et italien a également pesé, en plus des difficultés d’adaptation inhérentes à tout humain : acclimatation à un nouveau lieu, une nouvelle langue, un nouveau mode de vie, une autre type d’alimentation…

Cependant, Honda partait déjà avec un certain bagage technique, comme il avait déjà pu le démontrer par le passé, notamment sous le maillot de la sélection japonaise et en coupe d’Europe sous la tunique du CSKA Moscou. Doté d’une technique au-dessus de la moyenne, couplée à une bonne vision du jeu et à une précision hors paire sur coups de pieds arrêtés, et cerise sur le gateau, doté d’un véritable esprit d’équipe l’amenant à aider son équipe lors des phases défensives, le natif de Settsu avait toutes les capacités nécessaires pour « mériter » le numéro 10, maillot qui lui a entre autres été imposé par le numéro 2 rossonero pour raisons économiques.

A 27 ans, le meneur de jeu de la sélection japonaise prouve enfin qu’il a les capacités pour briller dans un championnat d’envergure, que quoi qu’on en dise, constitue encore la Serie A.  Et ce sous le maillot dans son club de cœur, dans lequel il fut en plus de cela arrivé sous le statut de star, lequel a également sans doute pesé la saison passée.

La trève estivale constituait donc une véritable source de revivification pour le nippon. Sorti d’une Coupe du Monde pour le moins ratée avec le Japon (bons derniers de leur groupe), il a su rapidement tourner la page de cet échec pour se concentrer sur la préparation estivale rossonera. Cette préparation est sans doute l’une des sources prépondérantes de son début de saison réussi, en plus de la confiance qui lui a été accordée par Inzaghi, qui l’avait tout de suite mis au centre de son projet.

Et le nouveau coach a eu le nez fin au vu de la pré-saison (co-meilleur buteur avec trois réalisations) et du début de saison réalisé par « Keizer Keisuke » qui est à ce jour le meilleur artificier du Milan et meilleur buteur du championnat avec 4 buts – et 2 assists – en compagnie d’attaquants de formation dans ce classement. Rien que ça. Et concrètement, Honda, entre ses buts et assists, a été directement impliqué dans 46 % des buts rossoneri.

Ce début de saison réussi est tout autant un soulagement pour le Milan. Car durant tout l’été, le feuilleton de l’ailier droit a rythmé le mercato milanais. Alors que l’on attendait Cerci, Giacomo Bonaventura est finalement arrivé, alors que ce dernier est davantage tourné vers le coté gauche. Inzaghi a donc décidé de miser sur Honda pour occuper la place d’ailier droit et le moins que l’on puisse dire, c’est que les performances du japonais donnent raison à l’ancien numéro 9 milanais. Honda a su faire taire les (sévères) critiques qu’il a subi lors de ses premiers mois en Italie en répondant de la meilleure des manières : celle du terrain, et tout en finesse.

Toutefois, le Milan devra se passer de ses services du 4 au 26 janvier prochain en raison de la coupe d’Asie…

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