Après la trêve internationale de septembre, les joueurs de Giampaolo étaient de retour sur les terrains dans le cadre de cette troisième journée. Un déplacement à Vérone souvent périlleux malgré le niveau irrégulier de cette équipe ces dernières années, en atteste le passif entre les deux clubs. Le Milan avait pour objectif de recoller quelque peu avec les équipes de têtes, tout en profitant du faux pas laziale plus tôt dans la journée. A l’issue de la rencontre, l’objectif était rempli avec cette victoire 1-0 sur un but de Piatek et c’est bien tout ce que l’on retiendra d’une prestation fort décevante au contenu parfois indigeste.
Les notes de cette rencontre* :
G.Donnarumma – 6 : Une ou deux approximations, mais dans l’ensemble il fait (encore) partie des rares à sortir du lot et à rester convaincant en dépit du marasme global. Peu mis en difficulté après le rouge donné à Stepinski en première période, il aura assuré l’essentiel en se montrant assez convaincant sur le jeu au pied.
Calabria – 4.5 : Si sa note peut sembler un peu sévère compte tenu du match, car il fut un des rares à proposer quelque chose, elle n’est que le reflet de sa lucidité sur le terrain. De nombreux mauvais choix, des mauvaises passes, des glissades et pour finir, un carton rouge grotesque mais totalement mérité qui aurait pu valoir un penalty (et ça n’aurait pas été démérité pour le promu) en toute fin de match. Il sera donc absent pour le derby et c’est difficile de savoir si c’est une bonne chose ou non car le niveau de Conti demeure une totale inconnue. En revanche, celui de Calabria est connu, et il n’est vraiment pas à la hauteur.
Musacchio – 6 : Si on excepte la mésentente entre lui et Romagnoli sur l’enchaînement de l’attaquant de Vérone en première période, sur lequel les deux manquent totalement de communication, il fût assez solide et reste un de nos rares guerriers qui ne coulent pas sous la pression. Il est décisif sur le rouge adverse, puisqu’il est celui qui reçoit les crampons de Stepinski dans son cou. Prestation correcte.
Romagnoli – 6 : Peu de choses à rajouter. Il fait partie de nos rares joueurs vraiment au niveau, sans être phénoménal pour autant hier soir. La même erreur que pour son coéquipier Argentin, le reste fût assez solide. Note identique donc.
Rodríguez – 5 : Offensivement, on connait le Suisse et on sait qu’il a quelques difficultés d’autant qu’on ne lui a pas toujours laissé la place pour s’épanouir à ce niveau-là. Toutefois défensivement on attend de lui précision et décision. Hier, il fût dangereux pour ses propres coéquipiers. A l’image de son homologue du couloir droit, il a manqué un nombre incroyable de choses et on peut s’estimer heureux de ne pas avoir vu Vérone davantage profiter de ses carences.
Kessié – 5.5 : Dans un environnement horrible, il ne fût pas si mauvais que cela, bien que sa prestation demeure pour le moins douteuse. Tactiquement, il semble plus discipliné que sous Gattuso, se projette moins vers l’avant sans raison et est plus appliqué. En revanche, avec un terrain épouvantable, il nous a offert un festival de contrôles et de passes ratés dont il a le secret. Un problème sans doute incurable pour ce joueur.
Biglia – 5 : Où est donc Bennacer ? Auteur d’une belle première à San Siro avant la trève, bon nombre de tifosi s’attendaient à revoir l’Algérien. Et bien non, le coach en a décidé autrement et c’est Biglia qui pour son retour de blessure revint directement dans le XI de départ. On pourra se poser des questions sur les raisons de ce choix mais vu la prestation de l’Argentin, ce choix ne fût pas concluant. Absence totale de tempo, une inactivité folle et un impact nul sur le Milan en phase de possession. Le poste de regista est censé être un poste clé de Giampaolo. Or hier, il n’en fût rien. Problématique.
Çalhanoglu – 5 : Des glissades à répétition, dont deux particulièrement grotesques, aucun apport dans le jeu. Une prestation une nouvelle fois sans saveur pour le Turc dont la titularisation repose avant tout sur le respect des consignes données. Mais en terme de projections, de passes vers l’avant, de vision du jeu, on est décidément très loin du joueur que l’on nous avait déclaré comme étant un véritable meneur de jeu en Allemagne. Son cousin est décidément bien présent chez nous depuis deux ans.
Suso – 5 : L’Espagnol change ces habitudes. Lui qui est habituellement bon jusqu’en novembre (voire décembre, au mieux) pour être ensuite mauvais sur la phase retour, il a semble-t-il décidé d’être directement mauvais dès le début de la saison. Du mauvais Suso comme on a l’habitude : jeu arrêté, peu de propositions, son habituel crochet vers l’intérieur et frappe (molle).
Paquetá – 5 : Aligné plus haut qu’à l’accoutumée, le Brésilien n’a finalement pas brillé malgré les attentes. Quelques prises de risques payantes contrebalancées par un déchet qui devient récurrent. Il faut dire qu’il n’a pas été aidé par les nombreuses fautes qu’il a subies, les joueurs du Hellas donnant l’impression d’avoir mis sa tête à prix. Remplacé dès la mi-temps par Ante Rebić – 5.5 intéressant dans l’activité mais bien peu inspiré pour sa première apparition officielle sous le maillot du Milan.
Piatek – 5.5 : Nouvelle soirée compliquée pour le Polonais qui a payé l’indigence des ses coéquipiers dans l’animation offensive (comme d’habitude…). Il se montre lui-même brouillon et imprécis, et ce n’est pas son pénalty bien transformé qui rassurera sur son état de forme malgré une célébration pour le moins osée. Le doublé lui a été refusé à juste titre après une faute sur le gardien véronais.
Giampaolo – 5 : Comme face à Brescia, le Milan a terminé cette rencontre avec les trois points. Pourtant, les rossoneri ont offert une de leurs prestations les plus abjectes des derniers mois : certes, de très nombreux joueurs n’ont pas été à un niveau ne serait-ce que correct, mais que dire des choix du Mister qui demeurent pour l’essentiel incompréhensibles. Pourquoi se priver de Bennacer après sa belle prestation il y a deux semaines ? Pourquoi ne pas profiter des trois changements offerts à chaque entraîneur pour lancer Leão voire Hernández, qui n’auraient pu que très difficilement faire pire que les titulaires ? Plus les matches passent, plus les interrogations s’accumulent, et nous ne sommes qu’à la troisième journée…
*Moyenne italienne à 6/10