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Focus sur le « Derby della Madonnina »

Le derby della Madonnina, à coté du fameux derby romain dello capitolino, ou encore du derby della Mole turinois entre le Torino et la Juventus, demeure l’un des chocs les plus attendus chaque saison par l’Italie du football, et subsidiairement, par le monde du football, au même titre que le célébrissime clasico espagnol qui met en scène le Real Madrid et le FC Barcelone. Mais d’ou provient le qualificatif, della Madonina ? Milan, réputée pour son aspect économique en tant que capitale économique de la botte italienne n’en demeure pas moins une ville pétrie de culture, et de lieux historiques.

La Piazza del Duomo est à ce titre le lieu incontournable de la capitale lombarde, cette dernière abritant la cathédrale gothique, le Duomo, symbole de cette ville. La Madonina est la statue présente tout en haut de la cathédrale, la Madonna, qui surplombe la capitale milanaise, et par extension, le Stadio San Siro, situé à huit kilomètres de là. De fait, il convient d’ouvrir un large focus sur ce derby vieux de plus d’un siècle, qui génère toujours autant d’enthousiasme, de rancoeurs, et de débats animés avant et après son déroulement…

Il derby della Madonnina en quelques statistiques

Le premier derby della Madonina s’est déroulé le dimanche 10 janvier 1909, et s’est soldé par une victoire « à l’arraché » des rossoneri sur le score de 3-2. Le dernier derby en date, le 210ème de l’histoire « commune » des derbys milanais, s’est conclu par un match nul 1-1 en février dernier; El Shaarawy a ouvert le score en faveur des rossoneri, tandis que Schelotto, entré en jeu quelques minutes auparavant, a offert le point du match nul aux siens. Néanmoins, tous les confrontations Milan – Inter ne se sont pas seulement déroulées dans le cadre du championnat, notamment à l’occasion de plusieurs phases finales de la Ligue des Champions, quatre en tout et pour tout, en 2003 et en 2005.

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Avantage Milan, qui s’est imposé par deux fois en 2005 lors des quarts de finale (aller : 2-0, retour : 3-0). Coté championnat, l’avantage est hélas en faveur de l’Inter, qui s’est imposé à soixante-sept reprises face au Milan, qui lui ne s’est imposé qu’à soixante reprises. Cinquante-trois nuls viennent enfin couper la poire en deux, pour un total de 180 derbys disputés en championnat. Un record est à signaler par ailleurs, en faveur du Milan, avec une victoire 6-0 glanée le 11 septembre 2001 par les rossoneri face à l’Inter (doublés de Shevchenko, de Comandini, et buts de Serginho et Giunti), ce qui constitue le record de buts marqués lors du derby milanista.

Il est dès lors naturel que cet événement soit la source de toutes les passions, des clivages entre supporters, et de la division de la ville du Milan le temps des quatre-vingt dix minutes de temps réglementaire. De quoi etre à l’origine de bien de surnoms affublés à chaque équipe, dont parmi eux deux des plus représentatifs de l’histoire de chaque club…

Les origines du derby

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Le Milan Cricket and Football club naquit le 16 décembre 1899, sous l’impulsion de deux anglais, Herbert Kilpin, vice-consul britannique à Milan, et Alfred Edward. Le premier cité est certainement la figure fondatrice du club rossonero, ce dernier étant notamment à l’origine des couleurs rouge et noir du club, issus de son club préféré outre-manche. Le deuxième fut capitaine et entraîneur du premier club milanais professionnel.

En effet, le 16 janvier 1900, le club fut affilié à la Fédération Italienne de Football. Un an et demi après sa fondation, le club est déjà sacré champion d’Italie en 1901. Le deuxième titre arrivera en 1906, et le troisième en 1907. Une douce idylle qui cache toutefois des divergences naissantes dans la direction du club rossonero, entre ceux souhaitant privilégier une base essentiellement italienne, et à fortiori lombarde, et ceux souhaitant incorporer plusieurs joueurs étrangers. Des divergences qui amèneront à la scission du Milan Cricket and Football Club en 1908, et à la création de l’Internazionale Milano le 9 mars 1908, qui deviendra l’éternel rival du club rossonero, alors dirigé par Giovanni Paramithiotti.

 

Le derby milanais, ou la lutte des classes…

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Le football est un excellent marqueur social, et le derby della Madonina le prouve. Outre la division des tifoserie, rossonere et nerazzure, la division entre les deux clubs ne s’arrête pas au football, mais touche également la population. En effet, supportent le Milan, en règle générale, les ouvriers, essentiellement venus du sud, issus de la classe prolétarienne. Le mot « casciavit » signifie en patois milanais « tournevis », et image on ne peut plus bien l’origine sociale de bon nombre de tifosi rossoneri. À contrario, les tifosi nerazzurri sont quant à eux réputés pour etre issus des classes aisées de la cité milanaise, d’ou le surnom de « bauscià », qui signifie « fanfaron » en patois milanais.

Viendront ensuite d’autres surnoms, dont celui de « perdenti » utilisé par les tifosi rossoneri pour qualifier l’Inter, en référence à sa période de vaches maigres notamment sur la scène européenne entre 1990 et 2004, ou l’Inter a toujours navigué entre la deuxième et la cinquième place en championnat. Coté nerazzurro, il n’est pas rare de voir le Milan transformé en « Bbilan AC », en référence à la rétrogradation administrative en Serie B subie par le club rossonero lors de la saison 1980-1981 suite à l’affaire du totonero, et à la seconde saison en Serie B lors de la saison 1983-1984, consécutive à une rétrogradation sportive, l’Inter n’ayant jamais subi les affres d’une rétrogradation en Serie B. Il faut bien que les « cugini » se targuent d’un titre honorifique à défaut d’avoir marqué les esprits comme le Milan de Sacchi, n’est-ce pas ?

San Siro, arène de derbys

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A l’image du Stadio Olimpico, San Siro abrite les deux formations milanaises, et difficile d’imaginer un derby sans cet écrin qu’est San Siro. Mais pourquoi ce nom de San Siro, au juste ? Ce dernier fait référence au nom du quartier milanais dans lequel a été construit le stade, et ou se trouvait une petite église dédiée à ce Saint, nommé Siro.

Ce nom originel cohabite avec celui de Giuseppe Meazza, rajouté en 1980, en vue de rendre hommage à Giuseppe Meazza (1910-1979), historique footballeur de l’Inter, qui a également évolué au Milan entre 1940 et 1942, et champion avec la Nazionale italienne en 1934 et en 1938. Ce qui n’empêche pas les tifosi rossoneri de dire qu’ils se rendent à San Siro, pendant que les tifosi nerazzurri ont rapidement adopté le nom de Meazza. Coté statistiques, Meazza n’a disputé qu’un derby en rossonero, contre douze coté interiste, ou il a scoré à treize reprises.

Signalons néanmoins que la supercoupe d’Italie, jouée entre le Milan et l’Inter en aout 2011 s’est elle déroulée dans le stade olympique de Pékin pour ce qui constitue l’un des rares derbys disputés entre les deux clubs hors de San Siro. Ce qui a porté chance aux rossoneri, victorieux sur le score de 2-1, sur des buts de Boateng et Ibrahimovic.

Le derby des ex

Aironi Rugby v Glasgow Warriors - Magners League

Cette confrontation est également l’occasion pour les tifosi rossoneri, mais aussi nerazzurri, de réserver un accueil particulier à leurs ex. En effet, nombre de joueurs ont porté la tunique rossonera, puis nerazzurra, et inversement. Le plus célèbre est évidemment Giuseppe Meazza, mais ils ont été nombreux à lui emboîter le pas. A l’image d’Andrea Pirlo, passé de l’Inter au Milan en 2001, de Clarence Seedorf, qui a suivi le même chemin à l’été 2002. Ou encore Zlatan Ibrahimovic, douzième meilleur buteur de l’histoire des derbys avec six réalisations (4 en rossonero, 2 en nerazzurro), derrière Andrei Shevchenko, meilleur buteur de l’histoire des derbys milanais avec quatorze réalisations. Ajoutons à ces noms ceux de Sulley Muntari, ou encore de Mario Balotelli, et de Matias Silvestre dans une moindre mesure.

Le dernier accueil notable réservé à un ex-rossonero passé de l’autre coté remonte à octobre 2012, et a concerné un certain… Antonio Cassano. Sifflé à sa moindre prise de balle, ce retour face aux tifosi milanisti a été l’occasion pour ces derniers de rivaliser d’imagination dans la réalisation de leurs tifos, un a notamment suscité l’attention et la clameur des tifosi rossoneri : « Cassano, traire, rends nous le défibrillateur ». Néanmoins, l’accueil le plus « chaleureux » de ces dix dernières années a bénéficié à Leonardo, passé sur le banc de l’Inter en décembre 2010. De quoi logiquement susciter l’ire des milanisti, et notamment de la Curva Sud, qui a accueilli le technicien brésilien comme il se doit par un énorme tifo barré d’un truculent « Giuda Interista ». De quoi épicer des derbys à l’ambiance déjà relevée par nature, pour notre plus grand bonheur…

  • el shaarawy 09

    Alor les milaniste comment avez vous trouver le jeux de milan hière moi j’ai trouver une équipe qui se porte plus vers l’avant c’est plaissant et victoire entièrement mèritè FORZA MILAN AC

  • Andrea

    Merci pour ce très belle article Gila !! 🙂

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