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Estudiantes – Milan (1969) : la mort aux trousses

22 octobre 1969 : le Milan de feu Nereo Rocco soulève la première coupe intercontinentale de son histoire aux dépens de la formation argentine de l’Estudiantes la Plata. Ce premier trophée mondial vient consacrer une faste année pour les coéquipers de Gianni Rivera, lesquels avaient quelques mois auparavant soulevé la seconde Coupe des Clubs Champions de l’histoire milanaise face à l’Ajax Amsterdam.

Ce premier trophée mondial est entré dans l’histoire rossonera à plus d’un titre. Par sa symbolique, de toute évidence, mais également par le contexte sulfureux ayant entouré l’obtention de ce graal. Le football mondial a en effet eu droit à un succédané de football florentin, délivré à l’initiative de l’Estudiantes la Plata, alors bien décidée à faire flancher son homologue rossonero lors du match retour qui s’est tenu à Buenos Aires.

Vainqueur 3-0 à l’aller à San Siro (grace à des réalisations de Prati, Sormani et Combin), il incombait uniquement au Milan de préserver son avantage, et dans la mesure du possible, accentuer ce dernier au sein de la Bombonera de Buenos Aires. Une tâche réalisable, mais loin d’être aisée. Nereo Rocco, au fait de l’agressivité dont fera preuve l’Estudiantes la Plata pour renverser la tendance, prévient ses joueurs : cette rencontre pourra être le théâtre d’une bataille à même de mettre en jeu l’intégrité physique des siens, reléguant le football à un rang secondaire. Semer le désordre psychologique pour en tirer ensuite un avantage sur le pré vert : les joueurs d’Osvaldo Zubeldia sont bien décidés à faire vivre un enfer à leurs homologues italiens.

Le scénario de la rencontre n’a pas trahi cet objectif : invectivés dès leur entrée sur le terrain pendant l’échauffement, les joueurs de Rocco ont également été accueillis avec du café bouillant versé par les supporters de l’Estudiantes à l’entrée du tunnel menant vers la pelouse. Un accueil pour le moins… chaleureux.

Sur le terrain, les esprits s’échauffèrent rapidement. Poletti, gardien de l’Estudiantes, fut le premier à lancer les hostilités à la 18ème minute, frappant Prati dans le dos, alors à terre après un duel, profitant du marasme ambiant et de la présence des soigneurs pour se livrer à cette première lâcheté. Pas de quoi encore intimider la formation rossonera, qui ouvra d’ailleurs le score à la demi-heure de jeu par l’intermédiaire de Rivera.

Bilardo et ses coéquipiers ne se firent alors pas prier pour se lancer dans un véritable déchainement de violence à l’égard des milanisti. Prati en fit à nouveau les frais : alors qu’il était au sol après un énième duel vigoureux, les joueurs de l’Estudiantes se livrèrent à un tabassage en règle sur l’attaquant rossonero, qui sortit du terrain sur civière, inconscient.

Profitant de cet état de fait, et du désordre crée dans les têtes rossonere, les joueurs de Zubeldia prirent l’avantage peu avant la pause par l’intermédiaire de Conigliaro (43′) puis Suarez (45′). Un miracle reste alors possible pour la formation argentine. Au prix d’un nouveau déferlement d’une violence inouïe ?

Ironie du sort, Zubeldia s’exprimait en ces termes avant la rencontre :

« La chose la plus importante est de rester calme, de bien jouer, et d’essayer de gagner le match même si nous ne rattrapons pas notre retard. Nous devons donner le maximum, et ne voir aucun de nous expulsés. Bien jouer, débuter la rencontre pour la gagner, mais sans perdre le contrôle ».

Le contrôle, ses joueurs le perdront justement au cours de la seconde période.

Un joueur milanais en fera particulièrement les frais. L’homme à abattre ? Nestor Combin. Né à Las Rosas en Argentine, l’attaquant franco-argentin – qui fit notamment la gloire de l’Olympique Lyonnais entre 1959 et 1964 – ne pouvait que cristalliser la haine alors développée par les supporters de l’Estudiantes et par ses onze titulaires. Né en Argentine, mais naturalisé français, le titre d’ennemi à la nation, de parjure ou encore de traître ne pouvaient que lui être associés…

L’éphémère international français aux 8 sélections vit une véritable vendetta s’abattre sur lui, sous les yeux de sa mère, qui fit le déplacement pour l’occasion afin de profiter de la venue de son fils en terres argentines. Le préposé à ce lynchage côté Estudiantes fut Aguirre Suarez, second buteur de cette rencontre. L’attaquant argentin profita d’un instant de jeu pour frapper Combin d’un coup de poing sur le nez, brisant ce dernier en milles morceaux, causant par ailleurs l’évanouissement de sa victime, sortie de la pelouse avec bien de difficultés sur civière. Mais le calvaire ne s’arrêta pas ici pour le principal intéressé !

Finalement défaits sur le score de 2-1, qui ne bougea pas en seconde période, les rossoneri se hâtèrent pour rejoindre les vestiaires, faisant fi de toute célébration du trophée sur la pelouse de la Bombonera à l’ambiance irrespirable. Tandis qu’Aguirre Suarez, Poletti et Manera, tous trois auteurs de violences volontaires sur trois individualités rossonere s’éclipsèrent par une porte dérobée, Combin dut en faire de même afin d’éviter toutes complications au sortir des vestiaires. Ce dernier devra son salut – temporaire – à un supporter rossonero argentin venu le récupérer à la sortie du stade, à bord d’une voiture verte.

 

Le répit de Combin fut donc de courte durée. Arrêté par la police argentine avec son chauffeur (qui fut violenté par les forces de l’ordre pour l’occasion), l’attaquant rossonero fut retenu durant plusieurs heures par les forces de l’ordre, sommé d’avoir à justifier de l’exemption du service militaire argentin après avoir quitté son pays d’origine. Prévoyant, Combin se fit préalablement établir une attestation par l’ambassadeur de France à Milan, lequel attesta du bon accomplissement par le joueur rossonero du service militaire français, lequel par la même occasion l’exempte de tout accomplissement du service militaire argentin en vertu d’un accord bilatéral intervenu dans les années soixante entre l’Argentine, l’Italie, la France et l’Espagne.

Sa libération ne fut toutefois pas acquise pour autant. Retenu durant encore plusieurs heures, l’éclopé Combin vit sa libération décidée au plus haut sommet de l’état par le président argentin Juan Carlos Ongania, présent dans les tribunes lors de la rencontre et contacté à cet effet par le vice-président du club rossonero Federico Sordillo. Combin et le reste de ses coéquipiers regagnèrent la capitale lombarde quelques heures après, séquelles encore visibles sur le visage pour Combin, qui posa néanmoins avec le fruit de cette victoire sur le tarmac de l’aéroport de Malpensa.

Les premières déclarations de Combin furent les suivantes :

« Dès que je suis entré sur le terrain, ils ont commencé à cracher sur moi, puis à donner des coups de pied de tous côtés, surtout lorsque je disposais du ballon. Aguirre Suarez venait souvent m’insulter, me disant qu’il me couperait la jambe. Pour moi, ils étaient drogués, sinon la méchanceté, la préméditation dont ils avaient fait preuve ne s’expliqueraient pas. Il y avait de quoi avoir honte d’être argentin à ce moment là. Si le président n’était pas intervenu, je serai resté à Buenos Aires, vêtu d’un uniforme militaire. »

Il est à noter qu’Aguirre Suarez, Poletti et Manera furent interpellés à la requête du président Ongania, épouvanté par le spectacle qui s’était joué sous ses yeux quatre vingt dix minutes durant et mettant à mal l’image de son pays. Ces derniers ont écopé de 30 jours de prison, outre d’une suspension d’une durée de trois à cinq années de toutes rencontres internationales.

Les retrouvailles du Milan avec une formation argentine à l’occasion de la Coupe Intercontinentale (devenue Coupe du Monde des Clubs à compter de 2005) eurent lieu en 1994 face au Vélez Sarsfield. Pour une rencontre au contexte heureusement tout autre, le résultat ne fut malheureusement pas identique qu’en 1969 : le Milan entraîné par Fabio Capello s’inclina 0-2 face à l’équipe de José Luis Chilavert dans le Stade national de Tokyo.

Sources et crédit photos : magliarossonera.it

The Guardian

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