Après sa grosse saison où son duo avec Ciro Immobile a permis au modeste club du Torino de se qualifier en Europa League, Alessio Cerci était la priorité du néo-coach rossonero Fillippo Inzaghi pour venir occuper le flanc droit de son 4-3-3 à l’orée de la saison 2014/2015. Seulement voilà, par manque de liquidités, Adriano Galliani n’a jamais su trouver un accord avec son homologue turinois Urbano Cairo, qui a alors vendu son attaquant à l’Atletico Madrid dans les derniers instants du mercato estival pour la modique somme de 16 M€.
L’international azzuro espérait qu’un transfert dans la capitale espagnole, qui plus est chez le champion d’Espagne et vice-champion d’Europe en titre, allait satisfaire son envie de victoires et de trophées. Mais la réalité fut toute autre. L’ex-romain n’est jamais rentré dans les plans de Diego Simeone et n’a connu qu’une seule titularisation en six mois, en Copa del Rey qui plus est. Cerci est tout de même parvenu à inscrire un but pour le compte des colchoneros face à Molde en Ligue des champions tout en ayant disputé 249 minutes sur les prés verts en une demi-saison…
Et c’est donc avec six mois de retard que Cerci débarque à Milan dans le cadre d’un échange de prêts avec Fernando Torres, qui n’a pas connu davantage de bonheur à San Siro que Cerci au Vicente Calderon. Courtisé par les cousins de l’Inter, le joueur a été convaincu par le discours d’Inzaghi et a donc préféré le maillot rouge et noir plutôt que le maillot bleu et noir de l’Inter. Bien que la presse ait glosé sur une supposée préférence du principal intéressé pour les couleurs nerazzurre.
Cependant, si le retour aux sources d’El Nino semble s’être bien déroulé (3 buts et une passe décisive en 500 minutes de jeu toutes compétitions confondues), le retour au pays de Cerci est plus compliqué.
Et ce en dépit du statut que comptait offrir Inzaghi à l’ex-torinese. En effet, le technicien rossonero a vivement souhaité l’arrivée de l’attaquant de 27 ans afin d’en faire un indéboulonnable sur le flanc droit de son attaque, afin de renforcer son onze dans la lutte pour la troisième place. Une perspective cohérente et prometteuse sur le papier, conjugué à l’arrivée de Destro en attaque, avec qui une complémentarité semble pouvoir se dessiner en sa qualité de passeur décisif, pour un Mattia Destro censé convertir ces offrandes en burs.
Malgré une condition physique précaire, Inzaghi a rapidement décidé de lui faire confiance afin de lui montrer qu’il souhaite en faire une valeur sure de son équipe, pour lui permettre de retrouver son niveau d’il y a un an aussi vite que possible. Comme en témoigne sa titularisation face à Sassuolo en Coupe d’Italie le 13 janvier, partie qui le vit délivrer une prestation des plus correctes pour sa première sous le maillot rossonero.
Mais un élément perturbateur est venu chambouler les plans du Mister. A savoir l’adaptation difficile de l’ex-florentin dans le plan de jeu rossonero, mais également un état d’esprit qui ne semble pas être des plus positifs. Lors des quatre derniers matchs, le numéro 22 milanais a d’ailleurs débuté trois de ces dernières rencontres sur le banc et n’a su grignoter que 86 petites minutes de temps de jeu.
Des rumeurs indiquant un « froid » entre le jouer et l’entraineur ont d’ailleurs circulé dans la presse il y a un peu plus d’une semaine, mais les deux intéressés ont tout de suite coupé court à ces bruits de couloir. Les partisans de la théorie de la fumée sans feu y ont toutefois vu le retour de Cerci le trublion époque romaine, qui était sujet aux sautes d’humeur et aux prises de becs régulières.
De quoi faire douter les tifosi, Inzaghi, mais également le principal intéressé, pour qui le Milan semble d’ores et déjà être la dernière chance de s’imposer au plus haut niveau, sous peine d’être catalogué comme simple vrai bon joueur de milieu de tableau.
Cependant, après deux mois au Milan et une condition physique augmentant crescendo, les qualités athlétiques et techniques de Cerci pourraient s’avérer décisives pour un Milan toujours en quête d’une qualification en Europa League, qui semble toutefois compliquée à envisager à l’heure actuelle. Mais avant toute chose, il lui faudra s’imposer comme l’un des premiers choix aux yeux d’Inzaghi en attaque, afin de parer au statut de titulaire indiscutable dont jouit Jérémy Ménez, qui a pour conséquence une raréfaction des places disponibles au sein du secteur offensif. La balle est dès lors dans le camp du natif de Velletri, qui peut et a une carte à jouer dans ce Milan bringuebalant.