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Capitaine, où es tu ?

Catane-Milan, vendredi soir, 66ème minute de jeu : sortie de Montolivo au profit d’Emanuelson. Un banal changement en apparence. En apparence…

Montolivo, nouveau « capitaine » du Milan « low-cost », cède son brassard à Kevin-Prince Boateng, le bad-boy revendiqué. Pour certains, une broutille, pour d’autres, l’image même de la déliquescence du Milan actuel, qui vécurent autrefois le Milan au travers de capitaines de l’envergure de Baresi ou encore Maldini. Ce qui est à juste titre, compréhensible. Qui aurait un jour imaginé ce dernier revêtir le brassard de capitaine, hormis les fans du milieu ghanéen ? Pas grand monde, à vrai dire. Remettons cependant les choses dans leur contexte, Boateng étant un joueur du Milan à part entière, spectateur des décisions du board rossonero. Et il est de fait susceptible de revêtir le brassard de capitaine du Milan. Seule la dirigeance et Massimiliano Allegri sont à pointer du doigt.

A l’image de la gestion à la petite semaine de la dirigeance rossonera en ce qui concerne les questions de mercato, la gestion du capitanat apparaît tout autant floue, et génératrice d’interrogations. Pourtant, jusqu’alors, la question du capitanat semblait réglée. L’ancienneté primait avant tout. C’est pour cela qu’un Gattuso, malgré sa hargne et son énergie est passé derrière le plus rangé Massimo Ambrosini lors de la succession de Paolo Maldini à l’été 2009. Cette gestion, alors cohérente, a quelque peu été mise de coté.

En effet, c’est à la surprise générale que Riccardo Montolivo s’est vu remettre le brassard de capitaine à quelques minutes du début de la partie face à la Juventus. Et ce, cinq mois seulement après son arrivée, en raison des blessures d’Ambrosini et Abbiati. C’est d’ailleurs avec brio que l’ex-capitaine florentin a assumé ce rôle. Mais dans un club comme le Milan, cela déconcerte. L’intérim de Montolivo a séduit le président Berlusconi, au point que ce dernier, en personne, aurait demandé à le voir capitaine pour le restant de la saison. De quoi faire désordre au sein d’un club pourtant empreint de traditions et de règles « coutumières ».

Cette gestion nouvelle du capitanat n’est cependant que le reflet d’un Milan en mutation, bien moins porté sur les questions d’image et de valeurs. D’ou la quasi-logique d’un Boateng capitaine, pourtant adepte des sautes d’humeurs, et pas franchement porteur de la classe autrefois symbolisée par le port du brassard de l’AC Milan. L’expulsion du capitaine d’un soir vient quasiment corroborer la critique faite à l’égard du choix de confier le brassard de capitaine à un joueur qui n’en a ni l’étoffe ni la dimension, et ce même pour une demie-heure. Dès lors, qui d’Ambrosini, Abbiati et Montolivo apparaît comme le véritable capitaine du Milan aujourd’hui ? Les paris sont ouverts…

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