Débutée en 2017 suite à l’arrivée du Turc en provenance du Bayer Leverkusen durant le mercato fou signé Mirabelli-Fassone, l’histoire entre Hakan Çalhanoğlu et l’AC Milan touche (enfin) à sa fin. Quatre ans de galère malgré de belles choses montrées l’année dernière entre la reprise du championnat post Covid et la fin d’année 2020, bien trop peu pour se réjouir de ses performances à Milan, le tout avec le numéro 10 sur le dos. Comme son ancien coéquipier Gianluigi Donnarumma, l’ex meneur de jeu rossonero quitte le club lombard en tant qu’agent libre mais a quant à lui fait le choix de rejoindre… l’Inter. Les dirigeants nerazzurri lui ont offert un contrat de 3 ans avec un salaire annuel doublé par rapport à ses émoluments actuels ! Un sacré braquage signé Çalhanoğlu, d’autant plus au regard de quatre saisons qui ne resteront pas dans les annales…
Hakan Çalhanoğlu débarque à Milan en 2017 avec la responsabilité de porter le numéro 10. L’objectif est clair : devenir le métronome que les rossoneri n’avaient plus depuis bien longtemps au milieu de terrain. Sa première saison est une année d’adaptation et se révèle au final correcte statistiquement (une constante chez lui) : 6 buts et 9 passes décisives. Dans les faits, c’est une saison moyenne que l’on peut mettre sur le compte d’un changement d’entraîneur en cours de route – Gattuso succède à Montella – et surtout d’un changement de position sur le terrain dans un nouveau championnat.
La saison suivante, le 10 milanais est l’un des joueurs les plus utilisés par Gattuso (36 rencontres disputés pour pas loin de 3000’ jouées !) mais le bilan comptable est bien moins bon que la première saison : 3 buts et 6 passes décisives. Le milieu de terrain turc souffre de son nouveau rôle et du jeu en Serie A : entre manque de niveau, perte de confiance et difficulté à s’intégrer, Çalhanoğlu confirme être une désillusion à Milan. Une désillusion au point que les dirigeants milanais pensent à un départ de ce joueur – un retour en Bundesliga est un temps envisagé – qui avait été défini par Mirabelli comme le point central du projet lors de son arrivée. Mais en définitive, par manque d’acheteurs ou par manque de moyens pour le remplacer, le Milan conservait Çalhanoğlu.
L’exercice suivant partait sur les mêmes bases, l’ex joueur du Bayer s’affirmant comme un piètre joueur et un réalisateur douteux (il a été pendant plusieurs mois en tête du classement des joueurs ayant besoin du plus de tirs pour marquer un but, avec une moyenne d’un but tous les 23 tirs). Comme nous l’avons évoqué en introduction, Stefano Pioli a su tirer le meilleur d’Hakan Çalhanoğlu pour un temps. La période post-covid est exceptionnelle pour le Turc : grâce au nouveau système en 4-2-3-1 et à la présence de Zlatan Ibrahimovic (et à l’absence de public dans les stades ?), on a vraiment l’impression d’avoir affaire à un nouveau joueur. Il termine la saison 2019-2020 avec 9 buts et 10 passes décisives, au point qu’on en est venu à penser qu’il puisse vraiment devenir l’élément central que le Milan a tant attendu toutes ces années. Après 3 ans de galère où Çalhanoğlu enchaînait les prestations oscillant entre le mauvais et le médiocre, Stefano Pioli semblait avoir trouvé la clé avec ce joueur.
Mais cette arnaque n’a finalement pas duré bien longtemps… Dès lors que Zlatan Ibrahimovic s’est blessé et qu’il a fallu retrouver de l’animation offensive, les prestations d’Hakan Çalhanoğlu se sont peu à peu dégradées… jusqu’à retrouver le niveau qu’on lui connaissait. Finalement, en Serie A, la saison 2020-2021 ne sort pas du lot malgré un temps de jeu toujours aussi conséquent : 33 matchs joués, 4 buts et 10 passes décisives, des statistiques ‘trompeuses’ dues à sa bonne première partie de saison.
Ce dernier exercice a confirmé ce que l’on connaissait de Çalhanoğlu : un joueur très irrégulier, capable du très bon sur une rencontre mais également du très mauvais sur plusieurs matches, et un personnage irritant, pas avare en déclarations déplacées, bien plus fréquentes que ses bonnes prestations. Ses années en rossonero auront aussi montré comme on peut être trompé sur la marchandise : Çalhanoğlu était arrivé avec une réputation de maître artilleur sur coup-franc, au point de vampiriser le moindre coup de pied arrêté… pour un total famélique de 4 tirs transformés (dont 2 déviés par le mur).
Alors que la fin de contrat du Turc approchait, le Milan a voulu valoriser la bonne fin de saison 2019-2020 d’Hakan Çalhanoğlu (malgré un exercice 2020-2021 moyen, tout juste passable) en lui proposant une prolongation de son bail en rossonero. Et l’offre était alléchante : 3,5 millions en fixe avec un bonus permettant d’arriver à 4 millions d’euros, ce qui était une belle augmentation au regard des 2,5 millions actuels, de ses performances en club et de l’absence de prétendants réels. Mais les prétentions du Turc étaient jugées incongrues par le Milan : d’abord une requête à 7 millions (le salaire de Zlatan), puis 6 millions (comme Donnarumma) et finalement 5 millions. Les dirigeants milanais, à juste titre, n’ont pas bougé de leurs positions et ont jugé que l’offre faite à Calhanoglu en mars-avril était la plus adéquate, d’autant plus au regard de l’Euro grotesque du joueur avec sa sélection.
Une offre que Hakan Çalhanoğlu a mis en stand by jusqu’à la nouvelle de ces derniers jours et l’offre improbable de l’Inter : un contrat de 3 ans pour 6 millions d’euros annuels nets (soit 2 millions d’euros de plus que l’offre de Maldini). Un salaire de top player pour un joueur moyen qui n’a joué que 6 mois (si l’on est gentil) à bon niveau. La bonne nouvelle est que Milan pourra enfin réhabiliter le maillot floqué du numéro 10 et – espérons-le – faire un « step » dans le choix de son meneur de jeu car c’était l’un des points faibles de l’équipe de Stefano Pioli durant cette deuxième partie de saison où la qualification en Champions League s’est jouée à un fil.
Bref, au même titre que celui de son ex coéquipier dans les cages, ce départ ne sera pleuré par personne dans le camp rossonero.