Element central du onze rossonero sous les ordres de Filippo Inzaghi puis de Sinisa Mihajlovic, Giacomo Bonaventura s’est à nouveau imposé, pour sa troisième saison en rossonero, comme un titulaire indiscutable au sein du dispositif de Vincenzo Montella.
Désormais bien installé au sein du groupe milanais, l’international italien a livré ses impressions sur les changements intervenus à l’intersaison, et notamment sur la venue de l’ex-technicien florentin en terres rossonere. Un choix décisif à en croire « Jack », qui n’a pas caché avoir douté de son avenir sous le maillot milanais en fin de saison passée lors d’une interview parue dans la Gazzetta ce jeudi…
Jack, sommes nous proches de la vérité en vous définissant comme un homme discret en dehors du terrain, et comme un des leaders sur le terrain ?
« Je dirais oui. Je dédie toute mon énergie au Milan; le reste ne m’intéresse pas. Les enfants doivent voir un exemple positif à travers moi, comme quelqu’un que l’on doit suivre. J’ai conscience de mon rôle, du fait d’être important, et c’est pourquoi je travaille pour garder un très haut niveau ».
Les jeunes sont à l’heure actuelle un élément de satisfaction pour ce Milan qui cherche à se reconstruire. Comment sont-ils gérés ?
« Il ne faut pas trop les charger en responsabilités, car ils se frottent au football dans une grande équipe, où tout est forcément plus compliqué. Puis provenir de notre secteur jeune ne doit pas signifier qu’une place leur est réservée. »
Quelle est la chose qui vous plait le plus en vous même, et quelle est la chose que vous souhaiteriez améliorer ?
« Le fait de ne jamais me reposer sur mes lauriers est une chose que j’apprécie, car je pense que je peux toujours mieux faire. Par contre, j’aimerais parfois avoir une meilleure lecture du jeu. »
On dit que vos entraîneurs vous ont un peu ballotté partout… soyez sincère : si vous pouviez choisir votre position sur le terrain, laquelle aurait votre préférence ?
« Je m’adapte à toutes les situations, mais au sein du 4-3-3, je me positionnerait en tant que mezzala gauche. »
Et c’est une coïncidence, car Montella vous fait jouer à ce poste…
« Ce poste me plaît car je touche beaucoup de ballons, et il me permet de participer activement aux phases de construction du jeu. Cependant, c’est un poste où le travail réalisé est moins visible, mais il me plaît. Je savais comment il faisait jouer ses équipes, et je m’attendais à ce qu’il me mette à ce poste là. »
Le divertissement : c’est une parole magique, mais qu’aucun joueur n’a prononcé à ce jour à Milanello.
« C’est vrai. Nous sortions de saisons tristes. Montella a apporté son plaisir de jouer au ballon. Il nous a véritablement soigné s’agissant du mental, mais 80% du travail important est réalisé sur le terrain. C’est un travail qui se ressent ensuite dans la tête. »
Vous nous expliquez bien le différence entre la tristesse d’hier et la joie d’aujourd’hui. C’est pour cela que vous avez été vague au moment de parler de votre futur avant la finale de la Coupe d’Italie ?
« En effet, entre les résultats qui n’arrivaient pas, et la situation extra-sportive, je ne m’attendais pas à de grandes choses pour la saison à venir. Mes idées étaient confuses, et j’avais également souffert de ma non-convocation à l’Euro, car je savais que j’avais fait une grande saison. Puis, quelques jours après la reprise, j’ai vu que l’état d’esprit avait changé. Un véritable groupe s’est crée. Je suis heureux d’être ici, et je ne cherche pas à aller ailleurs ».
En somme, heureusement que vous avez changé d’avis.
« Oui. Je m’attendais à trouver une situation un peu plus chaotique, mais Montella a réussi à nous fédérer. Au lieu d’arriver et de tout bouleverser, il a au contraire procédé étapes par étapes, ce qui nous a grandement servi à obtenir l’ambiance actuelle dans le groupe. Il a eu raison. De mon côté, j’étais convaincu qu’il fallait agir de manière plus radicale. »
Les incertitudes au niveau de la direction ne vous ont également pas réjoui.
« Perdre des dirigeants comme Berlusconi et Galliani me déplaît, car ils pouvaient donner encore beaucoup. Cependant, j’aurai le plaisir de revoir très vite le président à Milanello et au stade. »
Que signifie Montella pour vous ?
« C’est une valeur ajoutée. Le fait que nous ayons plus ou moins la même équipe que l’an passé le démontre. Il a arrangé les choses sur le terrain, tout comme notre état d’esprit : il a changé nos mentalités. C’est une belle surprise. »
Jusqu’où pourrait-il vous amener ?
« La Juve est à un niveau supérieur, mais l’écart avec les autres équipes s’est réduit. Mon regret est d’être arrivé au sein d’un Milan qui ne dispute pas la Coupe d’Europe, mais c’est la bonne année pour y retourner. »
« La Juve est à niveau supérieur » : cela signifie que ce sera un match ouvert ?
« En effet. Nous pouvons gagner car ce sera un match de 90 minutes, à la maison, et les tifosi nous permettront d’être au delà de 100% de nos capacités. »
Savez-vous que lors des onze rencontres où vous avez affronté la Juve, que vous n’avez pas pris un point face à eux ?
« Les statistiques ne sont-elles pas faites pour être contredites ? »
Photo : MARCO BERTORELLO / AFP