Après la débacle retentissante et ô combien honteuse en Europa League, terminant une bien pitoyable campagne européenne, le Milan était de retour pour ce match en retard de championnat. Pour l’occasion, les hommes de Gattuso avaient la possibilité de prendre quatre points d’avance sur la Lazio et cinq sur un trio composé de Bergame (vainqueur de la Lazio la veille), la Roma et Sassuolo.
Marqué par les habituelles absences mais aussi par le retour rapide du capitaine Romagnoli, le Milan a comme d’habitude manqué l’occasion de prendre de l’avance sur ses concurrents en obtenant un piètre nul 0-0 sur la pelouse de Bologne.
Les notes de cette rencontre* :
Donnarumma – 6,5 : A l’exception d’une maladresse en fin de rencontre, il aura plutôt bien réalisé ce qu’il avait à faire au cours de la rencontre. Peu sollicité toutefois.
Calabria- 6 : Match correct pour l’Italien. Volontaire, disponible et peu mis à défaut défensivement. Il n’aura toutefois pas eu l’occasion de se mettre davantage en avant, notamment par un certain degré d’individualisme de certains de ses coéquipiers.
Zapata – 6 : Peu d’interventions à se mettre sous la dent, pas mis en défaut. Rien à dire sur sa prestation.
Romagnoli – 6,5 : Prestation quasi identique à son compère de la défense. Le petit plus étant pour sa très belle intervention sur un contre rossoblu et pour son retour de blessure, rapide mais efficace (même si le manque d’adversité de nos concurrents a aidé).
Rodríguez – 5,5 : Face à une telle défense, avec aussi peu d’espace, et avec un milieu gauche aussi inexistant, le Suisse a des difficultés à bien s’exprimer et cela s’est vu ce soir. Bridé.
Suso – 5 : Certes, le sentiment de solitude peut se ressentir dans un tel collectif, mais l’excès d’individualisme ne doit pas être encouragé. Ce soir, il est (re)tombé dans certains défauts récurrents l’an passé, privilégiant (trop) souvent la solution individuelle à la passe. Bologne n’en attendait pas moins et ne l’a pas lâché d’une semelle, ce qui a rendu sa prestation bien terne. Remplacé à la 84′ par Diego Laxalt – NN : nous nous abstiendrons de commenter l’énième rentrée ratée de celui qui s’annonce comme l’un des bides du mercato estival 2018.
Kessié – 4,5 : Chaque passe effectuée par l’Ivoirien semble aussi difficile pour lui que la première dissertation de philo pour un lycéen. Tactiquement d’une bêtise absolue, il serait capable de rendre chaque tifoso rossonero chauve après chacune de ses prestations cette année. Comble de la bêtise, son attitude après le rouge de Bakayoko, où il a faux de A à Z en provoquant un coup-franc dangereux aux abords de la surface.
Bakayoko – 4,5 : S’il n’était pas dans ses standards habituels, le Français réalisait une première période convenable… avant son rouge. Ce carton peut certes sembler sévère (l’arbitre manque en effet clairement de lucidité et de pédagogie, que ce soit sur la forme ou le fond de sa décision) mais la bêtise du Français n’en reste pas moins gênante avec deux fautes coup sur coup tout à fait évitable.
Çalhanoğlu – 5 : Celui qui saura faire oublier Clarence Seedorf avec ce numéro dix ne semble pas arrivé. Pire, nous pensions avoir touché le fond avec le fantomatique Keisuke Honda ou le grotesque Kevin-Prince Boateng mais le Turc tente crânement sa chance dans la course du plus mauvais dix de l’histoire du Milan. Une prestation une nouvelle fois affligeante, en tout point : l’impact n’y est pas, le placement non plus, l’intelligence de jeu encore moins. Seul une frappe intéressante vient « sauver » le soldat Hakan d’un match encore à oublier. Remplacé à la 78′ par José Mauri – NN, qui nous aura rappelé pourquoi il jouait aussi peu dans un Milan aussi médiocre.
Higuaín – 6 : Plus volontaire que d’habitude, bien que toujours aussi démonstratif et colérique après chaque action. Dans un match où les bons ballons se sont comptés sur les doigts d’une main, il aura eu le mérite de se débrouiller avec le peu qu’il avait à disposition. Symbole d’un manque total de jeu, l’action de Pipita qu’il obtient seul au milieu de terrain et ne parvient pas à conclure malgré une course intéressante.
Cutrone – 5,5 : Prestation similaire à son compère en attaque, avec le manque d’efficacité et de justesse qui le différencie de Gonzalo. A noter que le pauvre Patoche, dans un schéma de jeu avec aussi peu d’idées tactiques, semble avoir du mal à trouver sa place dans le 4-4-2, faisant écho aux difficultés rencontrées par nos buteurs depuis plusieurs rencontres (saisons ?). Remplacé à la 62′ par Castillejo – 5, qui aura couru dans le vide sans rien apporter de plus.
Gattuso – 4 : S’il avait voulu sauver son ex compagnon de route Pippo Inzaghi d’un éventuel licenciement, il ne s’y serait pas pris autrement. Tactiquement le Milan ne progresse pas, doute, n’a aucun fond de jeu et n’est pas parvenu à inquiéter une seule fois une très faible équipe bolognaise. Ces faits sont directement imputable à un coach qui enchaîne les bévues dernièrement et ne doit son salut qu’à une quatrième place aussi miraculeuse que passagère, si nous continuons de la sorte. Comble de la déroute, les habituels changements grotesques effectués une nouvelle fois ce soir. Le bon Gennaro expliquera sans nul doute qu’il s’est trompé et admettra son erreur – ce qui est louable – mais ne serait-il pas intéressant, pour changer, de ne pas en commettre et avoir enfin un réel projet de jeu, juste pour voir ?
* Moyenne italienne à 6/10