Annoncé par Adriano Galliani après la victoire face à Frosinone, le 4 Janvier prochain, Kevin Boateng sera de nouveau Milanais après son passage de 2 ans et demi du coté de Schalke 04.
Jugé comme semeur de zizanie dans le vestiaire et manquant d’engagement par ses dirigeants en fin de saison dernière, le joueur de 28 ans était depuis mis à l’écart par le club dirigé par Clemens Tönnies.
Libéré de son contrat le 8 Décembre 2015 par le club de Gelsenkirchen (après avoir été pourtant recruté pour près de 10 millions d’euros deux ans auparavant), c’est bien depuis début octobre que le Ghanéen s’entraîne avec les rossoneri, avec l’autorisation du club Allemand. 3 mois d’observation qui auront suffi et convaincu à Galliani et Mihajlovic afin de lui proposer un contrat courant jusqu’à fin 2016, en dépit de prestations qui n’ont pas soulevé les foules
Sortant d’une saison 2014/2015 (25 matchs, 0 buts et 4 assists) plus que moyenne entre blessures, pertes de temps de jeu et mise à l’écart, c’est un Boateng au niveau inconnu qui vient poser bagages à Milanello. Cette arrivée viendra apporter de la concurrence dans le milieu de terrain parmi des joueurs tels que Bonaventura, Montolivo, Bertolacci, Kucka, Honda et plus particulièrement Alessio Cerci que le président Silvio Berlusconi juge inférieur au futur arrivant.
Sa première saison sous le maillot des bleu et blanc s’avère honorable. En effet, en 37 matchs toutes compétitions confondues, le milieu ghanéen a marqué à 9 reprises et a délivré 4 passes décisives. Néanmoins, la saison suivante marqua le début de sa chute au sein du club de la Ruhr : 25 matchs disputés seulement toutes compétitions confondues, pour 5 passes décisives seulement et aucun but inscrit. A la lumière de ces statistiques, on comprend alors pourquoi le rendement de l’ex-numéro 10 rossonero est alors remis en cause au sein du club allemand, qui traverse alors une crise de résultats.
Durant sa période à Schalke, Boateng fut utilisé dès ses débuts au poste de meneur de jeu dans un 4-5-1, juste derrière l’ex-Milanais Huntelaar. Il a par suite retrouvé le poste de relayeur au sein du onze de Schalke, poste qui lui convenait davantage que celui de meneur de jeu.
Aujourd’hui, le système prôné par Mihajlovic, le 4-4-2 à plat, offrirait 2 possibilités au Ghanéen : d’une part, celle de se retrouver au poste de relayeur, poste déjà bien fourni avec un titulaire indiscutable nommé Montolivo, face 2 joueurs qui luttent pour être aux cotés du capitaine qui sont Kucka et Bertolacci, et Poli qui est lui le 4ème dans la hiérarchie des milieux axiaux qui doit se contenter des quelques minutes qui lui sont offertes par Mihajlovic. D’autre part, et seconde possibilité, l’aile droite. Une position qu’il connait déjà, pour y avoir joué sous les ordres de Massimiliano Allegri. Un rôle qui serait plus accessible, tant les joueurs qui s’y sont succédés, Cerci – Honda et même Niang n’ont jamais réellement convaincu.
Cette devise a souvent été mise à l’épreuve par la dirigeance rossonera ces dernières années, notamment au travers des retours de Shevchenko, Kakà ou encore Balotelli avec diverses fortunes. Mais contrairement aux deux joueurs précités, le retour de Boateng ne s’inscrit pas dans le retour d’un top player, mais comme le retour d’un joueur d’appoint, qui serait une solution de remplacement supplémentaire au bénéfice de Mihajlovic.
Il est toutefois difficile de ne pas penser que ce retour a également été entrepris sous l’angle marketing par Galliani et ses acolytes. En effet, le milieu ghanéen, en dépit de performances globalement moyennes et sans relief sous le maillot milanais entre 2011 et 2013, ses divers coups d’éclat matérialisés par plusieurs buts spectaculaires inscrits tout au long de sa précédente aventure milanaise, ainsi que son caractère de bad-boy affirmé, lui confèrent une bonne côte de popularité auprès d’un certain nombre de supporters milanais. Ce retour donnera ainsi un coup de fouet aux ventes des produits dérivés du Milan, et ce à moindre frais.
Cependant, son retour s’avère d’un certain point de vue discutable : outre son apport sportif qui pourrait s’avérer famélique au regard de son jeu limité, que gagne le Milan à faire procéder au retour d’un joueur estampillé bad boy, qui se revendique comme tel, alors que le club rossonero doit justement s’atteler à retrouver ses fondamentaux en termes d’image, véritablement dégradée depuis plusieurs années ? Ce retour nous prouve à nouveau que la politique du low-cost à paramètre zéro survit toujours. Pour le meilleur et pour le pire…