L'AC Milan en français sur AC Milan – Zone.fr, communauté francophone sur le Milan AC

Berlusca la main dans le panier…

Quand vient le début de l’été sur la plage, il faut savoir quitter la scène ou …sortir le carnet de chèque !

Il est souvent poursuivi mais rarement condamné : est-ce une première ? En tout cas les galères continuent donc pour notre président : sa holding historique, Fininvest vient d’être condamnée par la justice ce samedi en appel à verser 560 millions d’euros au groupe CIR, propriété de Carlo de Benedetti, rival de toujours. C’est face à ce même ancien président d’Olivetti qu’en1998, il est déjà accusé de corruption de juges dans l’affaire dite « SME » pour empêcher le rachat de la société de produits agroalimentaires publique SME en 1985 par l’industriel Carlo De Benedetti. Silvio est acquitté définitivement par la Cour de cassation en octobre 2007. Mais là la roue a tourné.

Les juges de la cour d’appel de Milan ont considéré que le contrôle de l’éditeur Mondadori (qui nous inonde en France de titres de presse dispensables en autre), obtenu en 1991 par Fininvest au détriment du CIR grâce à une décision de justice favorable, n’avait été rendu possible que par la corruption du juge et des avocats concernés. En 2007, la justice pénale avait rendu un avis similaire, et avait condamné le juge Vottorio Metta alors en poste à trois ans de prison pour avoir reçu des pots de vins de Cesare Previti, ancien avocat de Berlu. Mais l’homme du Milan avait alors été exonéré de toute responsabilité dans cette affaire.

En 2009 en appel, les juges milanais avaient réduit l’ampleur de la sanction financière, fixée en première instance à 750 millions d’euros. Contrairement à 2007, la décision sera aussi immédiatement exécutoire : Fininvest devra régler les 560 millions d’euros de dommages et intérêts sans attendre le procès en cassation que le groupe devrait solliciter. «Nos avocats commencent déjà à étudier le recours», a réagi Marina Berlusconi présidente de Fininvest. Elle évalue le montant de la sanction «au double de la participation de Fininvest dans Mondadori ». Cette même fille aînée du boss qui déclarait en 2009 que « Fininvest a toujours opéré avec la plus grande correction et démontré de façon limpide et irréfutable la validité de ses propres arguments» et pire que la theorie du complot n’était pas loin : « Je ne peux pas m’empêcher de souligner que ce jugement tombe à un moment politique très particulier. Il donne raison à un groupe éditorial dont la ligne d’attaques extrêmement dures à l’égard du président du Conseil est sous les yeux de tous ». Y’a pas à dire dans la famille, on a de la ressource !

Et pourtant Silvio n’avait pas ménagé ses efforts pour épargner le paiement de cette sanction à son groupe. A l’approche du verdict, il n’avait pas hésité à tenter de faire voter par le Parlement une modification du code civil suspendant les sanctions supérieures à 20 millions d’euros en appel, jusqu’à la décision définitive rendue par la cour de cassation. Une mesure qui devait être adoptée dans le projet de loi entérinant le plan d’austérité. Devant le tollé soulevé dans l’opinion par cette mesure, il a fait machine arrière.

Du «préjudice patrimonial» à la corruption reconnue, la tension entre les deux sociétés est loin de s’apaiser. D’autant que cette décision constitue une mauvaise nouvelle de plus pour celui qui est un président du conseil chancelant : défaites politiques et ennuis judiciaires, Silvio a annoncé qu’il ne se représenterait pas en 2013 mais il reviendra peut-être à la barre d’ici là.

error: