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Antonio Cassano, branleur magnifique ou provocateur né… ?

Ses preuves footballistiques, beaucoup vous diront, lui le premier qu’il les a faites. Vu comme « se la jouant perso », assumant des déclarations fracassantes à la limite de l’acceptable ou plus paradoxalement comme un talent gâché se noyant dans un océan de « n’importe quoi », le jeune homme de Bari se sait doter d’un potentiel hors du commun mais aime à entrer en guerre avec toute forme d’autorité. Quand il se paye le Real ou la direction de la Samp, la grande gueule du football italien se mue en « Bad boy » dont les frasques fatiguent les plus patients….

ACM-Z va tâcher de vous montrer comment le plus atypique et incompris des joueurs de sa génération propulsé très vite au rang de grand espoir a vécu ses chavirages. 

1 : Du chasseur de buts à l’errance : la mauvaise éducation.

Quand on voit la clameur que le « Pibe de Bari » suscitait dans les stades où il est passé, on ne peut qu’être frappé par cet homme aux deux visages : fantasque et ambitieux. 

C’est peut-être dans la côtière ville de Bari, si chère à son coeur, et où tout a commencé pour l’attaquant prometteur de la Pro Inter vite remarqué par le club emblématique de la ville, l’AS Bari dans lequel il se fait une place en Primavera, qu’il faut cherché les origines de la « rage du Sud » du garçon . Eugenio Fascetti qui dirige alors l’équipe première voit le gamin talentueux et le fait démarrer pour son 1er match en série A le 11 décembre 1999 contre Lecce. Mais c’est au match suivant que le veritable déclic a lieu : face à l’Inter, il marque un but d’antholgie. Le temps passe et il attire les yeux des grandes écuries. Eté 2001, l’AS Roma décroche le pompon pour 60 millions de lires : son rêve de jouer avec Francesco Totti se réalise. Très vite le prodige est confronté à une rude concurrence (Batistuta, Delvechhio) mais inscrit malgré tout 5 buts lors de ses courtes apparitions. La saison suivante, il provoque un raz de marée (un peu trop envahissant pour les stars ?) : 14 buts ! Le Barese est brillant et a fait oublier le départ de Batigol. Son génie est indiscutable : il est vif, dribble à merveille, bénéficie d’une technique acérée, et est altruiste. Il forme alors avec Vincenzo Montella et Totti, un trident d’exception. Son principal problème reste son caractère rebelle pour ne pas dire désinvolte. 4 ans dans l’équipe romaine, entraînée par Fabio Capello, réussissent à juguler l’indiscipline du jeune loup. Le capitaine de l’équipe, « Tottigoal » l’a à l’oeil. Mais durant la saison 2004-2005, avec le départ de Capello pour Turin, Cassano commence à perdre le nord et son comportement n’est plus digne de celui qu’on attend d’un footballeur professionnel : il entre en conflit ouvert avec le nouveau coach, Luigi DelNeri. Trop exigeant sur ses prétentions salariales, il est transféré au Real Madrid pour 5 millions d’euros en janvier 2006. Il arrive dans la capitale espagnole avec un embonpoint non dissiumulé et un manque de condition physique criant. Ne commençant à jouer que quelques semaines après sa signature, ses débuts sont loin d’être marquants, mais ne lui patissent pas puisque Capello a à cœur de prouver que son ancien protégé peut réussir. Jusqu’au 30 octobre 2006, où le sale gosse est suspendu pour manque de respect à son plus fidèle entraîneur….Destructeur …

 

Ses écarts de conduite seront moins en lumière à la Sampdoria ,club de son nouvel exil ayant tranformé son prêt en achat : une nouvelle fois il s’epanouie dans un club, il est au sommet de son art (10 buts en championnat la 1ere saison et 12 la seconde). Le joueur est si etincelant qu’il permet au club de réaliser une performance unique : accéder au tour préliminaires de la ligue des champions. Mais on etouffe jamais un électron libre qui ne s’assagit que de façade…..

 

Côté équipe nationale, le bilan n’est guère plus reluisant alors qu’il aurait pu l’être. Avec la Nazionale italienne, Cassano participe à l’Euro 2004, réalisant deux matchs contre la Suède et la Bulgarie, avec deux buts à la clé, et s’affirmant comme l’un des meilleurs joueurs Italiens du tournoi. Ecarté par Lippi lors du Mondial Allemand par manque de temps de jeu au Real, Cassano fait son retour en azzurro lors du match Italie – Lituanie dans le cadre des qualifications de l »Euro 2008 puis avec la confiance de Donadoni, il participe à celui-ci en ayant pas à avoir honte de sa copie rendue. Bien parti pour n’être plus un « invité épisodique » depuis l’arrivée de  Prandelli dans la course à l’Euro 2012, ses derniers faits d’armes plaident pour une présence plus recurrente ….  

Inspiré et moins véhément, on se dit avec le recul que « Peter Pan » aurait pu devenir un symbole fort du club Romanista dont il etait devenu vice-capitaine mais il s’est s’est brûlé les doigts…Le costume de la future star lui etait taillé sur mesure : il pouvait-être la jeune idole dont l’Olimpico rêve…et pourquoi pas se rêver (trop vite) en successeur de Totti ! Relation amour-haine entre le gladiateur et l’héritier qui se sent dépassé et se perd dans des paradis artificiels…. Capello voyait en lui un fils et reste son plus grand soutien. Longtemps remplaçant dans des équipes avec plusieurs attaquants de très haut niveau, le jeune italien adopte un comportement déviant : se plaint et se pose en bouc-émissaire au lieu de travailler aux entraînements pour gagner sa place, le fougueux n’a pas la patience d’attendre l’occasion opportune …….

Et le talent ne suffit pas pour sortir de la « crise », il faut aussi une bonne dose d’éxpérience et de roulage de bosse pour ne pas finir froudroyé en plein vol …

Pour faire face à l’inconstance et au vide de la carrière du joueur aussi, pour éviter ce sentiment d’impuissance qui donne le vertige amis qui doit aussi amener à un travail sur soi …. 

 

2 : Paradoxes d’un jeune homme en quête d’une reprise en main.

L orsqu’il conte sa longue et tortueuse odysée, le « laron » semble conscient de ses méfaits loin de l’image d’un homme qui ne veut pas grandir ou est bien trop ravagé par ses excès pour avoir du recul.

Preuve en est ses déclarations en 2009, 2 ans après avoir quitté le Real avec pertes et fracas dans une joute verbale permanente avec Capello, digne d’un de ses plus grands sketchs : « Durant cette période j’ai fait tant de sottises que si je pouvais revenir en arrière, je paierais cher pour ne pas les répéter « . Il prétend même alors avoir eu « une prise de conscience » et être prêt à changer désormais. La maturité ? Dur de le penser quand Fantantonio admet aussi qu’il « n’aurait pas pu renoncer à l’offre du plus grand club du monde » Qu’il devait « aller à Madrid ». En même temps, il reconnaît : « C’était une erreur d’accepter la proposition du Real, parce que, par cette expérience, je suis resté un an écarté de l’équipe, mais j’en sors renforcer et j’ai compris beaucoup de choses ». Vous avez déjà mal à la tête ou ne comprenez plus rien ? Normal et ce n’est pas terminé ….

Dans cette interview-repentir, il regrette de ne pas être allé à la Juventus il y a neuf ans, et déclame : « Si j’étais allé à Turin, j’aurais fait beaucoup plus, tant comme joueur qu’au niveau humain, parce que les bianconeri auraient trouvé des personnes capables de me remettre dans le droit chemin, tandis qu’à la Roma on m’assistait dans tout ». Confession ou entreprise de dédouanement, histoire de rappeler que dans tout ce bazar, le petit garçon n’est qu’une star déchue dont personne ne s’est occupée…..ah ce mythe du manque d’entourage fiable pour expliquer ne pas avoir saisi la bonne occase ! Pourquoi pas nous reservir aussi le sempiternel refrain de l’enfant abandonné qui garde une armertume ? Presque….mais on ne connaît pas bien le destinataire .

Devenu leader à la Sampdoria, il prétend ne pas garder de nostalgie de son ancienne équipe de toujours, la Roma, car à chaque fois qu’il joue au Stadio Olimpico de la capitale italienne les supporters l »insultent ». Mais il se sent obligé de demander pardon à son ex-entraîneur à la Roma et au Real, Fabio Capello, actuel selectionneur de l’Angleterre….La voie de l’absolution !

N’en déplaise à certains il ne fait pas marche arrière sur tout : « Je ne renie rien dans mon passé, excepté la période à laquelle je jouais avec lui, durant lequel il aurait mérité qu’il me tue, parce que j’étais insupportable, je n’avais pas envie de m’entraîner, le matin j’arrivais quand ça me plaisait et je mettais à m’endormir « , a admis le footballeur. » « Plusieurs fois Capello a fermé les yeux sur mes comportements, parce qu’il m’appréciait… Je ne mérite pas tout cela, dans ma vie j’ai rarement demandé des excuses, mais avec lui j’ai à le faire « , finit Cassano.

Mais l’homme est tout en contradictions est en déclarations étranges qui flirtent avec la schizophrénie.

Extraits : « Je crois aux rêves, et le mien serait de revenir a Rome. Et seulement à Rome. Je viendrais même à pieds. On peut faire des erreurs dans la vie, moi je suis entrain d’en payer le prix fort. »

« J’ai eu des problèmes, stupides, avec Totti. De mon côté il y’a la plus grande disponibilité pour discuter, maintenant à lui de voir ce qu’il veut. Bien sûr, quand Cristian est né j’aurais pû lui envoyer un message. Je ne l’ai pas fait, j’ai commis une erreur et je le dis ».

« Quand je suis parti de Rome c’était seulement par fierté. Je pensais que le monde entier en avait après moi. En fait ce n’était pas du tout ça. Les tifosi voulaient seulement que je renouvelle mon contrat. Et si je les avais écouté j’aurais fait la meilleur des choses. A Madrid je me sens bien les gens sont acceuillants. Mais Rome est Rome ».

On se débalonne pas en arguments  au moins !

Quand il arrive à Gênes on croit enfin à la redemption et à l’application du « dogme » : mais le cataclysme du mois dernier à Gênes qui l’a vu insulter avec rage son président Riccardo Garrone est à mettre dans le petit dictionnaire du brave tant le dirigeant met de l’eau dans son vin pour dédramatiser la chose : «Cassano n’est pas mal éduqué, mais non éduqué. Derrière son effronterie et ses bravades se cache une grande fragilité». A-t-il trouvé le talon d’Achille de l’arrogant ? En tout cas il semble philosophe sans être aveugle : «Tous ses coéquipiers l’ont entendu, je crois qu’il est de bonne foi, il arrive dans les cas de grande colère de dire des choses qu’on ne pense pas et surtout de ne pas se rappeler ce qu’on a dit.». La fermeté et la sanction restent au-delà du discours de compréhesion.  

 

: Ingérable ou mal géré ?

 

Jusqu’ici le cas du Barese a été traité sur la base de fait divers ou de rumeurs colportées par les médias qui se régalent aussi de son dernier cliché en tenu d’Adam. Bref le gars est un peu victime de son profi, de sa gueule loin du top modèle et plus près de l’alcoolo du coin. Boucles d’oreilles et sourire en coin, limite si certain ne lui cracherait pas dessus rien qu’en le voyant ! Agaçant et encore plus enigmatique, à 28 ans le jeune homme semble vouloir suspendre ses « emmerdes » au rayon des antiquités. 

Et « Sa vie est un slalom » : quand il se marie ou qu’il porte le brassard de capitaine, on le voit sous autre jour presque blanchi ! Enfin 5 minutes histoire de lui donner un peu de capital sympathie quand même….

Est-il vraiment « un petit con fini » comme semble le vendre quelques mesquins qui l’ont vu passer ? Insultes, parjures et castagnes en tout genres sont-elles le fait d’un joueur iréccupérable qui n’a d’autre but que de pourrir un vesitaire ? « Ne rien faire comme les autres » c’est un peu un gage d’originalité, un moyen de se démarquer dans un football formaté. Ce qui ne sous-entend pas qu’on est pas prêt à entendre un discours…y compris de recadrage. Louer les qualités d’un Cassano c’est une chose mais savoir lui montrer qu’on peut avoir une vision divergente sans que cela finisse en « fight tribute » en est une autre…La responsabilité ne peut pas incomber seulement à l’homme de terrain mais aussi à ceux qui l’entourent et qui au lieu de jouer les guides ont cherché le profit ou l’expérimentation avec un gamin en proie à de nombreux démons.  Dans sa déroute, Cassano n’a pas vu beaucoup de mains tendues. pour sortir de son « Sexe, drogue et pétage de plombs ». A t-il jamais cherché un peu de sincérité qu’il n’a pas eu l’impression de trouver….. Aujourd’hui il a une dernière chance de prouver qu’il est autre chose qu’un joueur raté ou moyen, autre chose qu’un pilier de bistro qui s’égare dans des discours sans sens. C’est son plus grand défi qui l’attend et il il va falloir le regarder en face : devenir un tretenaire les pieds sur terre ou un éternel ado déconnecté de toute réalité qui n’aura jamais donné corps à ses rêves…..Défier sur la pelouse, reconquérir ceux qui doutent tout en gardant un caractère unique  : le joueur paraît motivé et ravi de se frotter au gratin lombard pour reveler le bosseur qui est en lui. D’ailleurs il convainc déjà ses coéquipiers comme Seedorf :  « Il m’est toujours apparu comme un bon garçon. Il a trouvé ici un groupe qui lui donnera la possibilité de venir hors bien dans cette aventure. Il ne semble pas paresseux. Ces deux derniers jours il a montrer qu’il a envie de travailler et c’est la base de tout. Si ça devient son leitmotiv, il aura un avenir radieux au Milan. » Voilà qui devrait encourager la nouvelle recrue. Après tout le Milan vaut mieux qu’une désintox !

Si Antonio reste entier et qu’il donne autant qu’il reçoit effecttivement,  on pourrait assister à un renouveau, celui d’un cas qu’on jugeait désespéré. Et l’âme torturée refera un peu de bien à des supporters qui aiment tant les enragés…..Ils leur ressemblent tant et vivent intensément une passion qu’on ne mesure pas..

Se refaire une virginité au Milan  en se faisant serrer la vis et se faisant rabattre le caquet  quitte à se faire passer pour le chien chien à sa memère ? Si la candidature est actée et validée, on l’appréhende un peu sans y renoncer.  Bourré d’incertitudes mais plein de charme : c’est un peu ça Cassano. On le sait angoissé mais nourri de bonnes intentions. Sulfureux mais pas mort  : on veut y croire ! Il a plongé et est descendu très bas comment ne pas le voir réemmerger ?

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