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«ACM-Z anciens» : Méprise au bord du quai de départ…

 Le cercle est bouclé, il est l’heure de ramasser les vestiges d’un passé présent et de parler : oui à cœur ouvert enfin dire qu’un Pippo Inzaghi, qu’un Sandro Nesta, qu’un Rino Gattuso ou qu’un Clarence Seedorf sont plus dans les mémoires collectives que des numéros ou des hommes ayant portés le maillot de la capitale économique italienne. Levons les interdits qui nous demandent de tourner une page en se souvenant avec douceur et mansuétude mais sans rancœur. Bien des interrogations demeurent après cette purge annuelle de plus qui edulcore le Milan au point qu’on lui cherche encore un peu de son charme d’antant.

Les rescapés partis qui fera la météo au Milan ? De la « petite mort » à la resurrection, ACM-Z s’interroge sur ce qui nous attend…

A : Le grand chantier des intérêts divergents.

Le coup est rude pour tous les supporters fidèles confrontés à une énième tragédie : c’est une perte d’une partie d’identité, de soi, d’attachement, de valeurs et aussi d’une certaine idée du football. L’engagement, le dévouement et une foi en un destin commun. Loin des dérives actuelles de l’indivudualisme forcéné cloîtré dans la « netsphère », l’humanisme de ces partants va encore creuser le fossé d’un foot buisiness dont les objectifs ne sont plus ceux d’un public avide d’idoles mais également de gentlemen sur gazon. Le Milan c’etait un peu un « labo à idées » raffiné, celui des nouvelles voies, des fulgurances subites de talents bruts. C’etait heureux.

Alors que leur billet est arrivé à expiration, voilà pour l’ancienne bande glorieuse qui fit les beaux jours du club lombards dans les années 2000 qui tire sa révérence sans faire de bruit. Une identité de groupe forgée à travers des conquêtes commune. Volontaires, courageux, obstinés, les joueurs titrés et revanchards après chaque défaite essuyée lors d’une finale ont réussi à bâtir leur histoire et celle du Milan au fil du tissu un peu plus chaque jour. Mais déjà arrivaient la baisse de niveau, les blessures, les économies à réaliser dans des caisses vides, la concurrence de la jeunesse flamboyante et les rumeurs de retraite…

On voyait alors presque un miracle en 2007 lors du titre européen athénien alors que la presse européenne (pour ne pas dire mondiale !) hurlait que le Milan n’était plus lui-même. Renaissance en 2011 avec un nouveau titre qui laisse presque indifférent. Et pourtant. A une époque du jetable, de la flexibilité dans l’emploi, où l’image de l’entreprise se fait mirroir, celle du Milan victime de cet effet « conso » se ternie. Les « inactifs » eux privilégient la réflexion, la porte de sortie, des discussions : et si leur clubs de coeur les mettait à la porte une bonne fois pour toute après des années de tensions et de menaces ? Alors on se rencontre, on conteste, se déchire et ne trouve pas de terrain d’entente. Les agents débauchent et finissent pour trouver…

 C’est le temps des copains… 

B : « Les séniors » : troubles-fête d’un Milan trop parfait ?

Portant pourtant bien sur eux et donnant souvent satisfaction, ils sont un peu le poil à gratter permanent : que faire de ces « jeunes-vieux » qui collent aux basques d’un Milan décidé à faire son lifting. Mais que la direction ne s’inquiète guère les manoeuvres de départ des créatifs ont commencé dans l’ombre depuis plusieurs moi. Presque contraints. A l’image de Pirlo qui pris dans une impasse se décide fermement à l’inéluctable. Alors que cela aurait semblé inconcevable, on remet en cause un peu plus tous les ans les fondamentaux d’un club qui recherche à nouveau la voie du succès pourtant retrouvé : c’est le droit d’inventaire. Andrea se savait désirer à l’étranger. Depuis son coup d’éclat du Mondial 2006, où il a éclaboussé la pelouse allemande de toute sa classe, le Barça et même le Real le courtisent.Il s’est montré sourd aux appels même s’il a toujours répondu par médias interposés que c’était un honneur pour lui de voir de tels clubs s’intéreresser à lui. Le temps passe et Carlo Ancelotti s’en va.

Il traverse la Manche pour Chelsea puis pour le PSG. Inquiétude, possibilité d’en faire de même de le rejoindre. Silvio Berlusconi aime dès 2009 à jouer le chaud et le froid : « Trop cher pour son âge », « Transferable », «Reste avec nous »…..Pendant que ce temps Pirlo lui voit deux nouvelles recrues arriver(Ibra et Robinho en 2010) se fend d’un « Le président a retrouvé la passion »…mais se sait intimement condamné. Et jamais la dirigeance ne cherchera à le retenir ou à lui proposer une prolongation digne de nom. Et pourtant il aura tant espéré de ces 10 ans. Quand il est contacté par La Juve au milieu de toutes les attaques qu’il a esquivé depuis des mois et des blessures en série, c’est presque une surprise. Ni dans le secret mais pas encore non plus dans la transaction ; le mois de mai 2011 scelle cet accord qui le voit passer bianconero jusqu’en juin 2014. Clap de fin d’une union qui avait été si belle….

300 buts, et une dernière saison douloureuse pour Pippo…

Que dire du cas Pippo Inzaghi ? A bientôt 40 ans, l’attaquant milanais a tout connu depuis son arrivée dans le club lombard en 2001 : la gloire avec des records de buts à la pelle (70 buts en Coupe d’Europe, 156 en Serie A !) mais aussi la frustration des blessures répétées, handicapantes qui brisent une trajectoire brillante. Son 300eme match en rossonero il l’a fêté par son ultime but le 13 mai dernier. Pippo a cotoyé les plus grands dans sa carrière : Buffon, Zidane, Del Piero, Maldini, Cannavaro, Vieri…et pourtant le bonhomme est resté le même. Un affamé du but qui de la pelouse d’Athènes où il a hurlé sa joie d’inscrire un doublé à n’importe quel coup de canon qu’il a décoché contre Belgrade ou Parme n’a jamais eu d’autre obsession que de porter la balle au fond des filets. Depuis 2010, « Alta Tensione » a compris que le vent avait tourné. Il n’a jamais rien demandé d’autre à Max Allegri qu »une présence sur le banc de touche. Une mise en retrait qui met en avant toute la dimension du joueur : simple mais touché après un si long parcours de n’être plus rien au bord de la route. Par dépit il annonce sa retraite sportive….et pourtant il ne cache pas sa volonté de continuer à jouer.

Victime de la concurrence féroce Rino après 13 ans de bons et loyaux services ? On se doute qu’entre les recrues multiples (Flamini, Beckham, Emerson, Boateng, Nocerino, Aquilani, Emanuelson…) les signaux envoyés n’etaient pas d’ordre à penser le contraire. Gattuso lui le savait comme une évidence : il fallait quitter le Milan tôt ou tard et même si ce n’est pas pour les Rangers (à la peine financièrement), ce sera le FC Sion pour un contrat de deux ans et pourquoi pas un titre de champion de Suisse !

10 ans, 325 matchs , 10 buts : Nesta, le romain de chair et de sang qui porte si bien le rouge et le noir. Il est l’emblème d’un axe défensif qu’on ne passe pas, d’un garçon qui a aussi souffert de blessure recurrente mais dont à force de volonté il est à chaque fois revenu. Annoncé partant en mai en MLS (ligue américaine), puis restant au Milan (« Nesta ? Je lui ai parlé et je lui ai proposé une prolongation de contrat. Maintenant on verra ce qu’il se passera » dixit Galiani), la Suisse se tournerait aussi vers la lui….à moins que l’Impact de Montreal n’ait le dernier mot.

Notre panthère noire préférée elle, Clarence Seedorf, le regard vif et malicieux, toujours prêt à l’action va devoir bosser son portugais car c’est à Botafogo qu’il a signé pour 2 ans.

Quand reviendras tu ?

C : Et maintenant ?

De la bouche de Max Allegri, Pirlo « joue dans une équipe qui exploite au mieux ses qualités (…) Pirlo en ce moment est le champion de la Juve ». On veut bien adhérer à ce discours d’octobre quand on voit les coups-franc et passes décisives délivrées par l’ancien rossonero aux pieds d’or. Un signe de plénitude pour un garçon qui a gagné le titre avec son nouveau club contre son ancien. Pas de quartier.

La résistance de ceux qu’on range un peu vite au rang des « joueurs périmés ou ayant dépassé la date limite de consommation». Il revit, resplendit. Depuis qu’il porte le maillot de la Juventus, c’est toute l’équipe qui bénéficie de son rayonnement et se sent pousser des ailes. Comme un Zidane en son temps, dans lequel il marche un peu plus dans les pas. Il redevient cet homme qui pese dans les débats, celui qui peut être le faiseur de miracle… « Le droit d’inventer » balle au pied.

Avec son label « Bien sous tout rapport mais dangereux » l’ancien meneur de jeu, balladé de clubs en clubs dans sa vie mais à nouveau fixé est ivre de victoires. Il va se démultiplier sur le gazon dans le silence pour flinguer ses anciens coéquipiers et rouvrir d’anciennes blessures qui font mal à Milanello…

 C’etait presque sans compter sur ce 1er juillet 2012 alors qu’on pensait que le « jeune-vieux  » agitateur du milieu tout s’écroule de nouveau : finale Espagne-Italie de l’Euro. Ca sonne dans la tête du bresciano (89 sélections, 10 buts) comme une revanche sur 2008 où il n’avait pu empêcher l’élimination de la Nazionale en quart. Mais l’éternel prétendant ne repondra pas présent : une fois encore il rate le coche et disparaît dans des larmes en fin de match. Quel avenir pour l’ex grande vedette des azzurri qui va être remis au banc des accusés, des retraités ? Finir sa carrière à la Juve en se fondant dans la masse sans doute et en oubliant pour toujours des rêves de gloire….

 Gattuso lui en a fini avec la Nazionale depuis 2010 et ce Mondial désastreux (élimination au 1er tour). C’est un pan de sa vie qui s’en est allé en toute discrétion. Maintenant le suractif Rino s’envole vers le pays du chocolat histoire de ne pas se retrouver dans une impasse lui qui s’obstine constament à se sortir du trou.

Ah Pippo : 2006 c’etait chouette ce but contre la République Tchèque. Après cela notre buteur maison aux 25 buts et 57 sélectiosn s’est fait plus rare avant de dire adieu à la sélection avec pour dernier match à son actif…un France-Italie lors des qualifications pour l’Euro 2008.

On a vu Sandro pour la dernière fois en azzurro contre la Georgie le 11 octobre 2006 : victime de ses blessures, le défenseur indestructible a du céder.

 Clarence en litige avec Marco Van Basten en 2008 renonce à participer à un Euro où la jeune génération aurait eu besoin d’un guide. Le 12 mai de cette même année il en fini avec l’équipe nationale des Pays Bas au bout de 87 sélections et 11 buts.

Et le Milan dans tout ça ? Il n’est plus le même même s’il lui reste quelques « âmes fortes » ou « jeunes »: Ambrosini, Abbiati, Abate, Bonera, Antonini…et les greffes (Cassano, Nocerino…) vont devoir exister à part entière. La nouvelle aventure entamée par la version 2.0 du club lombard se fera un peu plus sans ses acteurs les plus marquants de ces 10 dernières années. Sauf volte-face c’est une mue sans retour possible.

Lors d’une bonne vieille rétro, on se dira :  » Ils étaient lumineux », « Quel registre il avait »… Nos attentes sont grandes, les passions exacerbées. Qu’est-ce qui va toucher encore le tifoso ? Qu’est-ce qui peut surprendre encore….

 

Les copains d’abord…

 

Apportants leur pierre à l’édifice mais non reconduits, les « ex fan des 00’s », entre allusions et manoeuvres d’appareil ont trouvé le temps long avant de voir la portée de leur précieux héritage. Toutes les grilles de lecture ont été epuisées pour tenter de comprendre ces detonnants départs mais qu’importe. A temperements impétueux rien n’est impossible. Aux anciens, les supporters éternellement reconaissants….     

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