L’histoire se répète, pire encore, la même année, Sebastiano Rossi qui était resté numéro 2 toutes ces années est parti finir sa carrière à Perugia. Les prestations de grande classe de Dida s’enchainent avec cette fois-ci un certain Sandro Nesta devant lui, et à l’empereur Carlo de trancher : Dida est le seul et véritable héritier du défunt Rossi. Mais le natif d’Abbiategrasso (dans la province de Milan), a le sens des valeurs et un quand même certain amour du maillot. Il va rester 3 saisons entières à briquer le banc pendant que les titulaires jouissent sur le toit du monde.
De l’encre a coulé en ces 3 saisons, désormais Dida est le meilleur gardien du monde et a déjà tout gagné. Abbiati se fait une raison, un transfert est inévitable pour continuer à vivre le rêve professionnel. Ça sera tout d’abord un prêt à la Juventus où la blessure de Gigi Buffon lui offre une place parmi les seigneurs de Capello, lors du sacre en 2006 où il va côtoyer le trident Del Piero – Ibrahimovic – Trezeguet. Rassurez moi, je n’ai pas fait de copier-coller ? Mais Christian est maudit, et ce titre ne peut pas être comptabilisé, la faute à une sordide affaire qu’on appelle… Calciopoli. Mais il a laissé une marque à Turin, et c’est le Torino qui va officialiser un nouveau prêt pour lui. Il permettra au Toro d’éviter de justesse la relégation à un point près, le même écart qui permit au Milan de gagner le Scudetto en 99. Puis vient le tour du dépaysement total avec un passage en Liga chez l’Atletico qui a les dents longues et la soif de reconquérir du terrain sur le Real. C’est Leo Franco qui part numéro 1 dans la hiérarchie, mais il fait des bourdes et l’Atletico se retrouve au plus mal, super Abbiati arrive comme il peut, à la rescousse en seconde partie du championnat, pour permettre aux colchoneros de glaner la fameuse quatrième place synonyme d’un ticket pour le dernier tour préliminaire de la Champions.
De l’encre a coulé en ces 3 saisons, désormais Dida est devenu Didastro (hommage à toi kk2278), et Christian refuse Palermo. Cette saison-là, l’effectif est un peu meurtri, il n’y a que la coupe UEFA en jeu, et l’Inter va repartir une nouvelle fois favorite en championnat. Et Abbiati que San Siro découvre désormais chauve va montrer qu’il avait toujours eu le niveau. Tout le secteur défensif de l’équipe est une nouvelle fois au chou mais Christian montre plus de pugnacité, et multiplie les sauvetages. Cette fois-ci il l’a, sa place d’indéfectible numéro 1 !! Jusqu’à ce qu’une blessure arrive, Beppe Favalli lui rentrant dedans lors d’une action chaude contre Siena, le verdict est lui, cruel : distorsion des ligaments du genou gauche. En un duel qui semblait anodin, c’est 10 mois qu’il faudra pour revenir. Dida fait l’intérim, Leonardo devient entraineur et annonce la couleur : si le censé troisième gardien, Marco Storari a fait une excellente première partie de saison, une blessure… lui fait céder sa place à Dida et l’entraineur brésilien est pleinement satisfait par son compatriote.
Il faudra finalement attendre une Coppa salutaire pour Christian et une prestation solide contre l’Udine, mais une énième fois, malgré une série de parades, il finit par craquer devant une défense frivole et une équipe bis qui n’avait pas une envie féroce de victoire. Mais ça sera seulement à cause d’une lacune physique de Nelson, qu’Abbiati pourra signer son retour durable en Série A. Une série de matchs très convaincants qui le voit arrêter un penalty contre Bari, sauver les 3 points de la victoire contre la Fiorentina, pour ne se prendre que 4 buts en 8 matchs. Le portier semble arriver à sa plénitude, mais le but pris dans les arrêts de jeu par Valeri Bojinov synonyme de défaite sur le terrain parmesan lui fera perdre jusqu’à la fin de la saison sa place de titulaire. Comme si Leonardo n’attendait que ça…
Aujourd’hui il n’est plus mister et Dida part avec les honneurs mais l’avenir n’est pas assuré pour Abbiati. Ce numéro trois alias Marco Storari a également fait une superbe fin de saison avec la Sampdoria et appartient toujours au club. Il veut être titulaire et vient de prolonger… ce n’est pas bon signe, bien qu’on l’envoie régulièrement à la Juve. Et maintenant on parle d’un possible prêt avec option d’achat de Marco Amelia malgré une saison catastrophique au Genoa, ou plus fort encore, d’un retour de Dida qui après coup n’aurait rien contre une ultime pige. Comme si le roi Abbiati était maudit, il est quasiment condamné à l’exil si ces thèses aboutissent. À 32 ans, ce n’était pas la carrière qu’on lui avait prédit, une décennie plus tôt.